Avant l'éradication d'un site, des opportunistes profitent de l'occasion et construisent des baraques pour pouvoir bénéficier d'un logement, dans le cadre des opérations de relogement menées jusqu'ici par la wilaya. Les cas de nouvelles constructions illicites sont enregistrés majoritairement au niveau des bidonvilles encore existants et non dans ceux ayant déjà fait l'objet de relogement. Les exemples qui illustrent cette situation ne manque pas. Au bidonville Sidi Menif, qui se trouve dans la commune de Zéralda, des indus occupants continuent à élire domicile sur le site. Il arrive également que des transactions de terrain s'effectuent, et ce, en l'absence de toute surveillance. Ces parcelles servent pour la construction de nouvelles mansardes. Les autorités locales de la commune de Zéralda avaient procédé à des opérations de démolition. Cependant, compte tenu du nombre de personnes qui s'installent continuellement dans le site, elles ont fini par laisser faire. Des familles, dont les baraques ont été démolies dans d'autres bidonvilles, recommencent inlassablement de construire de nouvelles baraques, tel le mythe de Sisyphe. A la cité la Caserne, dans la commune de Bologhine, la situation n'est pas tout à fait la même. En fait, le phénomène prend une forme nouvelle. Les étrangers au bidonville ne s'installent pas. Ce sont les occupants de toujours qui construisent de nouvelles baraques. «Lorsqu'un jeune atteint l'âge du mariage, il construit sa propre baraque sur place ou sur une parcelle mitoyenne. C'est l'exiguïté, les gens n'ont pas le choix», explique un habitant du bidonville. Pour atteindre l'objectif «capitale sans bidonville», il faudrait renforcer la surveillance afin d'éradiquer tout noyau de bidonville qui tend à se créer. Par ailleurs, il est impératif de surveiller les bidonvilles existants, en déjouant la réalisation d'extensions devant agrandir les bidonvilles.