Les opérations de relogement vont reprendre, mais l'éradication des bidonvilles risque de demeurer un rêve impossible à concrétiser. Et pour cause, de nouvelles personnes continuent à débarquer et à construire des baraques, dans l'impunité la plus totale. Bien qu'officiellement, seuls les résidants recensés avant 2007 sont concernés par la «rahla», dans les faits, l'anarchie persiste. Au bidonville Sidi Menif, à titre d'exemple, l'on continue à affluer, à vendre des parcelles de terrain et à construire des taudis en parpaings et en zinc. Dans un premier temps, les autorités de la commune de Zéralda avaient procédé à des opérations de démolition. Mais compte tenu du nombre de personnes qui viennent y loger, on a fini par fermer les yeux. «Beaucoup de nouvelles familles sont venues, à chaque fois que leurs baraques sont démolies par les autorités, elles procèdent, inlassablement à leur reconstruction. On a fini par les laisser faire», témoigne un jeune habitant de ce bidonville. Selon lui, près de la moitié des habitants de cette cité anarchique sont venus après 2007, soit au moins 400 nouvelles familles. Dans les bidonvilles de Aïn Benian, la situation n'est pas meilleure. Les baraques continuent à pousser malgré les opérations de relogement déjà effectuées et visant à en finir avec ces baraquements. A la cité Caserne de Bologhine, le phénomène prend une nouvelle forme. Les étrangers ne viennent plus, mais les anciens occupants des lieux continuent à construire. «Lorsque quelqu'un atteint l'âge du mariage, il construit sa propre baraque sur place ou sur un parcelle mitoyenne. C'est l'exiguïté, les gens n'ont pas le choix», nous explique un habitant rencontré sur place. Certes, les autorités de la capitale n'hésitent pas à exclure ces personnes au moment du relogement, il n'empêche que la volonté de faire d'Alger une capitale sans bidonville ne semble pas une sinécure. D'autant que les pouvoirs publics ne sont pas en mesure d'être partout et de faire face à cette nouvelle vague de bidonvillisation. Cependant, force est de relever que des sites déjà éradiqués, tels le gigantesque bidonville Céleste de Beni Messous ou Bateau cassé de Bordj El Kiffan, sont catégoriquement interdits aux nouveaux arrivants. D'ailleurs, de nouvelles constructions sont enregistrés au niveau des cités bidonvilles encore existantes et non pas dans celles ayant déjà fait l'objet de relogement. Ces les terrains d'assiette de ces bidonvilles dernières seront récupérées par l'Etat et accueilleront, dans les meilleurs délais, des projets de logements ou d'utilité publique.