La prise en charge des paragangliomes (tumeurs) cervicaux a été un sujet au centre des débats, jeudi, entre spécialistes à l'hôpital de Beni Messous. Organisée par le service d'ORL de l'hôpital, cette journée scientifique a regroupé toutes les spécialités concernées par cette pathologie. Elle se veut une opportunité pour échanger les informations et les expériences entre les services ORL des différents établissements sanitaires et dégager les méthodes les plus appropriées à même de permettre une meilleure prise en charge de cette pathologie rare. Plusieurs thèmes, liés notamment à l'aspect clinique des paragangliomes cervico-faciaux, au volet anatomo-pathologique, à l'imagerie médicale dans les paragangliomes, à leur exploration biologique et la place de l'anesthésie dans la prise en charge de cette maladie, ont été débattus. « Si du point de vue épidémiologique, c'est une affection rare (0,6% des tumeurs de la tête et du cou), du point de vue pathologique, c'est une affection très lourde en termes de prise en charge surtout à un stade avancé », a souligné le Pr Zemirli, chef de service ORL, à l'ouverture des travaux de la journée sur la chirurgie cervico-faciale organisée dans le cadre des 14es journées médico-chirurgicales, avant de préciser qu'elle nécessite le concours de plusieurs spécialités, la chirurgie ORL, la neurochirurgie, la chirurgie vasculaire, l'anesthésie-réanimation, et la radiologie qui reste le maillon incontournable. Les spécialistes ont indiqué que la chirurgie demeure le traitement de référence dans les cas pathologiques liés aux paragangliomes cervicaux, alors que l'ablation complète reste un traitement de choix. Ils ont souligné que les résultats de chirurgie sont positifs dans ce genre de pathologie qui est rare, mais dont la prise en charge nécessite des efforts supplémentaires et une meilleure coordination entre les différents services dans les établissements hospitalo-universitaires. Le Pr Zemirli a mis en exergue la difficulté de la prise en charge de cette maladie lorsqu'elle est à un stade avancé, et a expliqué la nécessité d'un diagnostic prenant en compte tous les aspects de la maladie. Les intervenants ont insisté sur l'étroite collaboration de toutes les spécialités pour arriver à une maîtrise parfaite de la prise en charge. Pour le Dr Mouzali du service ORL à l'hôpital de Beni Messous, la chirurgie des paragangliomes doit permettre l'exérèse totale de la tumeur, avec un minimum de complications. « La préservation des nerfs et des vaisseaux a été rendue possible grâce au développement des techniques d'embolisation, d'anesthésie-réanimation et à la maîtrise des voies chirurgicales : les voies infratemporales », a-t-elle expliqué. Le Pr Boubrit, chef de service d'imagerie médicale à l'hôpital de Beni Messous, a signalé que le scanner permet aujourd'hui de voir avec précision la tumeur, et l'image permettra au chirurgien d'être plus précis lors de l'intervention. Le scanner reste, selon lui, le meilleur examen radiologique pour l'exploration des paragangliomes.