Les vendeurs informels qui ont élu domicile durablement dans les entrailles de la cité et aux abords du marché de fruits et légumes, continuent d'exercer leurs activités commerciales illégalement et en toute impunité. Les multiples opérations d'éradication qui ont été menées par le passé n'ont servi à rien, puisque l'anarchie et le désordre ont repris de plus belle, altérant de surcroît le cadre de vie des résidants. En plus de l'insalubrité et de la pollution sonore qui émanent du marché informel, les résidants sont pris en otages par les marchands, qui, par leur présence impromptue, entravent même les déplacements des habitants. L'entrée des immeubles est obstruée par les étals de fortune, si bien que, pour faire sortir un malade de chez lui, les habitants doivent faire appel au bon vouloir des marchands, qui sont suppliés de céder le passage. «C'est une situation qui relève de l'impensable. Même pour sortir de chez nous, nous devons demander préalablement la permission. Il est arrivé que des fêtes de mariage soient retardées à cause des accès obstrués par les étals des vendeurs informels. Quant aux situations d'urgence, telles que l'évacuation des malades, on est réduits à négocier avec les indus occupants pour libérer les entrées des immeubles», confie un résidant. En perdurant, cette situation a poussé nombre de locataires à déménager. «La vie dans la cité est devenue insupportable. Certains d'entre nous, notamment ceux qui ont les moyens, ont carrément déménagé. Pour ceux qui sont restés, ils doivent faire avec, mais jusqu'à quand ?» déplore un résidant, qui n'omettra pas de signaler «le laisser-faire» affiché par les responsables locaux. «Nous avons sollicité à maintes reprises l'intervention des autorités locales afin de nous faire sortir de cette situation, en vain. La question du marché informel ne constitue, vraisemblablement pas une priorité pour elles. Apparemment, les marchands informels à Bachdjarrah ont pris le dessus. Dans ce cas, la crédibilité des pouvoirs publics s'en trouve sérieusement affectée», soutiennent-ils. «En Algérie, il est plus facile d'expulser un enseignant de son logement de fonction qu'il occupe depuis 30 ans que de déloger un commerçant informel de la portion de trottoir qu'il occupe», ironisent-ils. «Notre cité manque cruellement de commodités devant améliorer notre cadre de vie. Cependant, avant de parler d'aménagement et de commodités dans la cité, réglons d'abord le problème du marché informel, qui, des années durant, a altéré l'environnement dans lequel on évolue», suggère-t-on. Le problème que pose le commerce informel dans la commune de Bachdjarrah relève de la compétence des autorités locales. «Que font les responsables locaux pour trouver une solution à ce marché ? Rien, absolument rien ! Nous sommes sûrs que si un des élus de l'APC, ou même le maire, habitait à proximité de ce marché informel, et qu'il soit chaque jour, contraint d'entendre les insanités qui fusent du marché, il aurait fait quelque chose. Mais tant que ces responsables ne sont pas touchés par ce problème, rien ne sera fait», fulmine un habitant.