En raison d'un relâchement manifeste de la part des pouvoirs publics, les marchés informels sont de retour dans plusieurs localités de la capitale. A Dergana, les étals des marchands illicites envahissent les moindres espaces communs aux immeubles. Les accès aux cages d'escalier sont totalement obstrués par la marchandise, dont une grande partie est stockée dans les espaces se trouvant à l'intérieur des immeubles. Les autorités locales ont réalisé un marché couvert comptant plusieurs locaux, mais ne sont paradoxalement pas attribués. En attendant que cela soit fait, les habitants de Dergana devront supporter encore l'anarchie qui découle de ce marché tentaculaire. Plusieurs opérations d'éradication ont été menées par le passé, mais les marchands informels finissent toujours par revenir. «Des tentatives ont été menées par les pouvoirs publics pour éradiquer ce marché, en vain. Nous continuons de subir les désagréments qui découlent de cette situation depuis plusieurs années. Des propriétaires, qui se sont installés dans la cité depuis les années 1980, ont été contraints de vendre leurs appartements à cause du commerce informel qui a altéré leur vie», confie un habitant de Dergana. A El Harrach, les marchands ont réoccupé tous les espaces qui ont été libérés il n'y a pas si longtemps, particulièrement aux abords du marché couvert de fruits et légumes et aux alentours du marché de poissons. Outre ces deux endroits, l'artère principale, qui mène du centre-ville à Boumati, est également envahie par les vendeurs illicites, rendant le déplacement des piétons pratiquement impossible. «Où sont les autorités locales pour régler ce problème ?», s'interroge un habitant du centre-ville. «Il y va de la crédibilité des autorités locales. Elles doivent instaurer l'ordre, sinon chacun fera ce qu'il veut, et c'est inadmissible», poursuit-il. A Mohammadia, les abords du centre commercial Le Printemps sont toujours occupés par une foule de commerçants qui proposent à la vente des produits divers. Leurs étals installés sur les trottoirs gênent les déplacements des piétons qui viennent faire leurs achats au centre commercial. «Que faut-il faire pour dégager les espaces attenants au centre commercial de l'emprise de ces marchands ?», fulmine un habitant du quartier. Cette situation d'anarchie prévaut aussi dans la plupart des communes de la capitale, notamment à Bordj El Bahri, où une cité d'immeubles du nom de Cosider est littéralement assaillie par les étals des vendeurs de fruits et légumes. Même l'accès principal de la cité se trouve obstrué par les étals de fortune des marchands. En dépit des multiples requêtes adressées aux autorités locales et aux services de sécurité, rien n'a été fait. Les vendeurs illicites continuent de faire la pluie et le beau temps dans la cité. Le retour des commerçants informels est également notable dans les communes de Rouiba et Réghaïa. A Bachdjerrah, ce sont des centaines de commerçants qui ont repris leurs activités aux abords du marché de fruits et légumes. Le marché a été éradiqué par les services de sécurité. Quelques mois seulement ont suffi pour que le marché reprenne ses activités au grand dam des résidents des immeubles. «Même la porte principale du marché de fruits et légumes s'en trouve obstruée par les étals des commerçants illicites. Ces derniers abandonnent leurs déchets à même la chaussée. Les habitants des immeubles situés en face du marché souffrent le martyre à cause des marchands qui entravent les entrées des bâtiments. Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu'elles procèdent à l'éradication de ce marché qui altère notre cadre de vie», lancent-ils.