La rencontre a été rehaussée par la présence de l'historien Gilles Manceron et de nombreux invités, parmi lesquels des personnes qui ont vécu cette tragédie. La plénière a débuté par une courte allocution du modérateur de la rencontre, Mohamed Dib, suivie par l'intervention de notre confrère Kamel Beniaiche qui a présenté son ouvrage Sétif, la fosse commune – Massacres du 8 Mai 1945. Le journaliste-écrivain a mis l'accent sur son long et difficile travail de recherche et d'investigation dans la région pour tenter de restituer la vérité, toute la vérité sur ce drame qui, en dépit de l'ampleur du carnage, reste méconnu. L'historien Gilles Manceron a abordé ensuite «Le 8 Mai, un crime inconnu, perspectives de reconnaissance». Une intervention suivie de bout en bout par un public intéressé, avide d'en savoir davantage sur ce drame qui n'a toujours pas révélé tous ses secrets. D'emblée, l'auteur de Marianne et les colonies a affirmé qu'il faudrait «décoloniser l'histoire» tout en revenant sur le travail de longue haleine et les efforts déployés pour faire connaître aux Français le passé colonial de la France. S'agissant des perspectives de reconnaissance de ce massacre, Gilles Manceron dira que beaucoup de choses ont été accomplies et qu'elles devraient se poursuivre en raison du poids du contentieux. Les débats très animés entre les intervenants ont permis aux deux conférenciers de donner plus d'éclairages sur certains aspects occultés de la colonisation et qui ont été la cause de ce drame. A l'issue de la rencontre, les écrivains Mansour Hamouda et Saâd Taklit ont été honorés par la fondation 8 Mai 1945.