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Des historiens parlent des crimes coloniaux
Constantine
Publié dans Horizons le 08 - 05 - 2015

Le colloque international sur les massacres coloniaux qui s'est tenu à Constantine a drainé un nombre important de chercheurs, historiens et spécialistes de la colonisation et des massacres. Des universitaires anglais, américains, français, africains et arabes ont abordé la question des massacres coloniaux, que ce soit en Algérie, au Cameroun, en Asie ou en Palestine. Parmi les intervenants ayant évoqué le cas du 8 mai 1945, on citera Gilles Manceron, Benjamin Stora et Fouad Soufi.
Gilles Manceron, historien et vice-président de la Ligue française des droits de l'Homme
Interrogé à l'issue de sa conférence sur « la reconnaissance par la France des ses crimes et les aspects juridiques que peuvent utiliser les associations des victimes algériennes des massacres du 8 mai 1945 », Gilles Manceron a rappelé que les plaintes enregistrées en Amérique du Sud, par exemple, ont été suivies d'effet immédiat. « Même si l'on n'arrive pas à faire un procès, un travail de connaissance à travers des films ou des débats télévisés est essentiel pour la reconnaissance de ces massacres », a-t-il suggéré. De ce fait, il a rappelé que l'amnistie consécutive aux accords d'Evian empêche qu'on poursuive les gens pour ces faits, du moins dans la juridiction française. « Mais on peut trouver des failles dans d'autres juridictions », a-t-il expliqué. Gilles Manceron a axé son intervention sur le traitement par les médias et officiels français des massacres du 8 mai. « La vérité a été longtemps travestie, l'accent a été mis sur les victimes européennes, il y a donc eu une occultation des massacres du 8 mai », a-t-il soutenu. Toutefois, il a estimé qu'un début de reconnaissance s'est fait, ces dernières années, par le biais des déclarations d'ambassadeurs ou la venue d'un responsable ministériel français à Sétif. Pour Gilles Manceron, il faut poursuivre le travail de reconnaissance à travers l'apport des historiens, rappelant qu'en France, des personnes utilisent encore cette histoire pour l'instrumentaliser. Elles révèlent des choses inexactes sur les massacres du 8 mai 1945.
Benjamin Stora, historien
Benjamin Stora a choisi d'évoquer « les mécanismes de la fabrication de l'oubli des massacres ». L'historien a scindé son analyse sur les massacres du 8 mai 1945 et le rapport à l'oubli en France, chez les hommes politiques et la population, en trois séquences temporelles, à savoir la période de l'immédiat qui s'arrête en 1954, celle qui va du déclenchement de la révolution de 1954 jusqu'aux années 80 et, enfin, la période contemporaine. « En France, l'oubli va s'installer parce que les deux formations politiques majeures, les gaullistes et les communistes, vont exercer un pouvoir d'Etat et dominer la scène politique et culturelle jusqu'aux années 80. De Gaulle dans ses mémoires n'a pas soufflé un mot sur l'épisode du 8 mai algérien. Le parti communiste parle, quant à lui, d'une manœuvre d'hitlériens et de trotskistes du PPA », a-t-il souligné. La deuxième période démarre avec la guerre dde Libération en 1954, qui voit la confrontation des idées entre intellectuels, journalistes et politiques. En ces temps, l'accent a été mis sur les violences des colonisés, sans que la classe politique ne tienne compte ni de l'origine de cette violence ni de celle de la guerre. On ne parle pas en amont de la guerre, ni des massacres ni même de l'origine de la conquête française. « A partir de là, comment voulez-vous que les Français abordent la question de la reconnaissance des massacres ou de la répression ? », s'interroge-t-il. Vint ensuite la régénérescence, y compris dans les actes politiques, en 2005 ou 2008, mais plus fondamentalement, il y a deux faits nouveaux : la génération des enfants de l'immigration qui a bataillé pour la reconnaissance du 17 octobre 1961 et qui s'intéresse aussi au 8 mai 1945, 'est un combat intérieur à la société, et puis il y a le travail des historiens des deux rives. « Malgré toutes ces batailles et tous ces travaux, j'insiste pour dire qu'il y a tout de même, la tentation de réécriture de la signification des massacres par certains intellectuels et une remise en cause de la repentance », a-t-il relevé, signalant que pour un historien, travailler en France est aujourd'hui plus compliqué qu'il y a dix ans.
Fouad Soufi, chercheur au CRASC
Pour Fouad Soufi, les massacres coloniaux ne sont pas le fait du hasard, mais plutôt une logique dans laquelle le racisme est le principal vecteur. « Les massacres coloniaux sont un cortège qui part du même principe, et pour cela, il suffit de convaincre les populations européennes et surtout les colons par la peur et le mépris des peuples colonisés », a-t-il indiqué. Aussi, pour ce qui est du 8 mai dans le Constantinois, le chercheur dira que la question historique n'est pas encore réglée. « Le problème n'est pas de connaître le nombre exacte de victimes, ce qui importe, c'est qu'elles sont mortes dans ces massacres. C'est le devoir moral de chaque université de l'est du pays touchée de près par cet affreux crime, il faut aller sur le terrain, compter les morts un à un et connaître les causes exactes de ce qui s'est passé, si nous voulons comprendre le 8 mai 1945 en Algérie », a-t-il rappelé.


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