Le domicile familial du regretté Ali Medjdoub, correspondant du Soir d'Algérie et dentiste de formation, fauché mortellement par un train de voyageurs lundi dernier, à l'entré ouest de Chlef, ne désemplit pas. Les gens viennent de partout pour rendre un vibrant hommage au disparu, un humaniste et homme de culture actif, qui organisait et animait les rencontres du Café littéraire de Chlef avec son ami et voisin, l'écrivain Mohamed Boudia. Tous, collègues, amis, proches et simples citoyens gardent de lui le souvenir d'un personnage hors du commun, qui se distinguait autant par ses qualités morales et professionnelles que par sa disponibilité sans faille à aider les personnes démunies. D'ailleurs, son cabinet dentaire à haï Chorfa, à la périphérie sud-ouest de Chlef, non loin de son domicile, était souvent ouvert aux patients sans ressources qu'il accueillait et soignait sans aucune contrepartie. Même s'il écrivait surtout pour la rubrique culturelle du Soir d'Algérie, il s'honorait, de temps à autre, de se faire l'écho des couches de la population en détresse, notamment les enfants souffrant de maladies rares. Malgré sa santé fragile, il s'est résolument engagé dans cette voie, mais le destin en a décidé autrement un certain 6 février 2017. Alors qu'il se trouvait à proximité de la voie ferrée urbaine traversant la partie ouest de Chlef, le défunt a été mortellement fauché par le train de voyageurs assurant la ligne Oran-Alger. La triste nouvelle a vite fait le tour de la ville et des réseaux sociaux. Trois jours après le drame, personne n'est encore en mesure de nous dire comment cela est arrivé. Contactée hier par nos soins, une source sécuritaire nous a indiqué que l'enquête est toujours en cours pour déterminer les causes exactes de cet accident. Cependant, la famille croit toujours à la version selon laquelle Ali Medjdoub aurait été happé par le train en tentant de sauver une fillette d'une mort certaine au moment où elle s'apprêtait à traverser la voie. Mais que faisait-il à cet endroit ? Selon des habitants d'El Hamadia, le défunt a été souvent aperçu aux environs de ce quartier, en train d'écrire des notes pour ses futures publications littéraires. Il est déjà l'auteur de plusieurs recueils de poèmes, de romans et d'ouvrages sur des personnages historiques. Abdelkrim Houari, journaliste à la radio locale, connaissait bien le défunt qu'il avait l'habitude d'inviter dans les studios et de côtoyer lors d'événements culturels organisés dans la région. «Selon des témoins, Ali Medjdoub avait l'habitude de se reposer et d'écrire ses notes dans un lieu si près du passage de chemin de fer au lieu-dit Bradaie, à proximité d'El Hamadia, à l'entrée ouest de Chlef. Intellectuel, écrivain et correspondant de presse, il a été membre fondateur du Café littéraire de la wilaya de Chlef. Il a édité un livre sur les adages et proverbes de Abderrahmane El Medjdoub et avait publié plusieurs essais et poèmes. Chirurgien-dentiste de profession, il consacrait son temps à l'écriture et ne manquait aucun rendez-vous culturel dont il assurait la couverture médiatique et participait aux débats. La disparition de Ali Medjdoub est une grande perte pour la presse et le monde culturel. Que Dieu Le Tout-Puissant l'accueille en Son Vaste Paradis», conclut Abdelkrim Houari, très ému. Ali Medjoub avait 66 ans.