La wilaya de Batna, à l'instar des autres wilayas du pays, a bénéficié d'un quota de 531 locaux, dans le cadre du programme présidentiel des 100 locaux par commune. Ceux-ci ont été distribués depuis quelque temps déjà aux heureux bénéficiaires, en l'occurrence de jeunes chômeurs diplômés et ayant bénéficié de crédits pour se lancer dans l'entreprenariat ou l'artisanat, chacun selon son créneau et sa spécialité. Malheureusement, le constat fait ne laisse de place à aucun optimisme quant à la possibilité de voir ces locaux ouverts avec des artisans ou autres commerçants activant en s'investissant pleinement dans la réalisation de leurs rêves ou idées, qui se matérialiseront dans les objets produits, ou à travers leurs prestations de service. Des jeunes, notamment ceux à qui la chance n'a pas souri en dépit de leurs capacités, déplorent l'état de délabrement qui commence à caractériser ces locaux réalisés grâce au contribuable et aux sacrifices financiers consentis par la mairie de Batna. L'APC de Batna n'est pas en reste, elle a octroyé une tranche de 213 locaux à des candidats qui tardent à se manifester, et qui hésitent peut-être à se lancer dans leurs projets. Quoi qu'il en soit, ces locaux ne sont jusqu'à présent pas ouverts, et la raison en est inconnue. Pire encore, on croit savoir que quelques-uns sont saccagés, voire squattés, et les services de l'APC se trouvent à chaque fois dans l'obligation d'intervenir et de réparer les dégâts en attendant l'occupation de ces commerces par leurs propriétaires. Pour Mohamed Houara, P/APC de Batna, « cette situation ne peut durer, car normalement, une fois les attributaires en possession des actes, l'APC n'est plus comptable de quoi que ce soit, et pourtant ses services ont tout de même continué à s'en occuper, en prenant à sa charge toutes les anomalies ». Le premier magistrat de la ville, qui s'exprimait sur les ondes de la radio locale, a lancé un avertissement aux bénéficiaires qui, selon lui, « doivent s'assumer et respecter leurs engagements », ajoutant que cet état de fait ne pourrait en aucun cas perdurer. « Ils doivent occuper leurs locaux et les exploiter, sinon… », a-t-il martelé. Toujours d'après le maire, des instructions ont été données aux services économiques de la commune pour trouver un compromis. « l'APC ne sera plus responsable, une fois le délai que nous leur aurons accordé, dépassé. L'APC de Batna compte même aller plus loin, elle pourrait purement et simplement résilier les attributions dans un ultime recours », a-t-il conclu. Ces 213 locaux, qui sont une charge pour le Trésor public, seront, une fois exploités, d'une grande utilité pour leurs propriétaires et l'économie locale. Faut-il rappeler que le programme des 100 locaux par commune a été lancé uniquement au profit des jeunes en vue d'éradiquer le chômage et arracher cette frange, la plus importante de la population, aux griffes du mal être et du désespoir.