Des milliers de chouhadas tombés au champ d'honneur durant l'occupation française n'ont toujours pas de sépulture érigée en leur mémoire, alors que c'est le moindre signe de reconnaissance envers eux», a martelé l'historien Lahcène Zeghidi, lors d'une conférence donnée au musée El Moudjahid, à l'occasion de la journée nationale du chahid. Selon le conférencier qui s'adressait à un parterre de moudjahidine et d'étudiants, la France coloniale a, depuis sa présence en Algérie, adopté la politique de la terre brulée en balayant tout sur son passage, à travers des massacres collectifs et des exécutions sommaires à l'encontre des populations sans défense. «Hammou Boutlellis, Abderrahmane Mira, Maurice Audin, Larbi Tebessi, Aissat Idir…et bien d'autres figures emblématiques de la Révolution qui restent introuvables, sans sépultures» poursuit-il. Dans son intervention, l'historien a retracé la glorieuse résistance du peuple algérien depuis 1830. D'abord par les révoltes des héros de la première heure du colonialisme, ensuite par le mouvement nationaliste et finissant par la guerre de libération qui s'est soldée par l'indépendance. M. Zeghidi n'a pas omis d'évoquer les centaines de cranes et de squelettes de chouhadas, transformées en produits chimiques sans le moindre respect de la dignité humaine. «Pour le recouvrement intégral de la souveraineté nationale, nous exigeons la restitution des 36 cranes de nos valeureux héros, exposés au musée national d'histoire naturelle à Paris, pour que ces ossements puissent reposer éternellement en paix dans la terre qu'ils ont irriguée et défendue mordicus» appelle Mohamed Abbad, président de l'association Machaal Echahid et initiateur de la rencontre.