Combien d'Algériens et d'Algériennes sont morts au champ d'honneur, durant la Révolution de Novembre, sans laisser trace du lieu exact où leurs corps reposent? C'est une question qui habite chaque citoyen patriote depuis l'Indépendance nationale. La célébration demain (18 février) de la Journée nationale du chahid, a offert l'occasion comme chaque année à l'Association Machaâl Echahid (flambeau du martyr), de revenir sur le sujet auquel préside Mohamed Abbas. Pour ce faire, elle a organisé hier à Alger, une conférence-débat au Centre culturel Aissa Messaoudi de la Radio nationale. Le sujet cité s'est focalisé surtout autour de la «disparition» de nombreux chouhada morts pour que vive l'Algérie, sans laisser trace aucune du lieu où ils ont été tués et ne bénéficiant pas de sépulture pour le recueillement de leurs familles. Ainsi, à la veille de cette date de recueillement commémorative, Alger n'a pas failli à son devoir en organisant une conférence animée par l'historien Mohamed Lamine Belghit. Elle a porté notamment sur quelques martyrs nationaux de notre glorieuse Révolution, à savoir les chouhada Larbi Tebessi, (de son vrai nom Ferhati), de Hamou Boutlilis, Ali Maâchi, M'hamed Bouguerra, Abderrahman Mira, Mohamed-Lamine Lamoudi et d'autres encore. Les mots sont impuissants pour traduire l'émotion du conférencier, comme du reste celle dont s'imprégnaient les intervenants et les assistants. Cette rencontre du souvenir n'a rassemblé hélas, qu'une assistance masculine modeste clairsemée de quelques femmes qui se comptaient sur les doigts d'une seule main. Au-delà de la symbolique de la commémoration et de l'évocation, cette journée nous interpelle à méditer sur la véritable signification et la portée historique du sacrifice consenti par nos martyrs. L'on croyait que nombre d'entre eux étaient encore emprisonnés en 1962 alors qu'ils avaient disparu après avoir été lâchement assassinés, s'est indigné l'historien Belghit. Au cours de la conférence qu'il a dispensée, Belghit a évoqué le nom d'un des «Premiers martyrs de la Révolution» en la personne de «Zeddour, mort le 2 novembre 1954» et fils d'un grand savant d'Oran. Il a aussi évoqué le parcours révolutionnaire de Ahmed Bouchmal, directeur de l'imprimerie islamique de Constantine, de Réda Houhou et d'autres figures célèbres de la glorieuse révolution de Novembre. Notons que la conférence s'est déroulée notamment en la présence de Smain, fils du commandant chahid Abderrahmane Mira.