Invité hier au forum du journal El Mihwar, le responsable du syndicat gelé avant-hier par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique conteste la forme de l'annonce de cette mesure. Pour lui, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale auquel s'est référé le département de Hadjar dans sa prise de décision «n'est pas habilité à trancher» sur le conflit qui est au niveau de la justice. Aussi, le représentant du CNES souligne que le ministère du Travail a dépassé le délai légal pour émettre des réserves quant à la conformité du congrès et des instances élues, ce qui rend la décision du ministère de l'Enseignement supérieur «non valide» sur le plan légal. Le CNES dénonce également le fait que «le ministère du Travail ait évité de trancher sur le conflit opposant les deux ailes du CNES». Pour cette aile du CNES qui a — pour rappel — organisé son congrès les 8 et 9 décembre derniers, la décision du ministère de l'Enseignement supérieur est certainement motivée par «le souci du maintien de l'apaisement et du calme et éviter toute tension dans le secteur». M. Saadoudi ne manquera pas de faire le lien avec le contexte de la pré-campagne électorale qui doit — selon lui —éviter toute tension au niveau des universités. «Le ministre (de l'enseignement Supérieur, ndlr) a voulu fermer la porte à ceux qui veulent faire régner le désordre dans le secteur», soutient le même conférencier. Ce dernier estime que l'agression subie jeudi dernier par des enseignants de la faculté de sciences politiques, alors que des adhérents au CNES (aile Azzi) tenaient leur assemblée générale «était minime». M. Saadoudi affirme que le CNES contestera officiellement la décision du gel de ses activités. «Notre syndicat défendra la légitimité de ses instances avec force dans le cadre légal. Notre avocat se rapprochera du directeur des relations publiques du ministère du Travail pour connaître les tenants et les aboutissants de la décision», a-t-il également souligné.