Les élections des délégués du parti FLN au 9e congrès, prévu à partir du 19 mars à Alger, ne se sont pas déroulées sans complications. Cette semaine, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, a été obligé d'annuler les élections de deux mouhafadhas, celles de Biskra et de Blida, alors que d'autres sources évoquent également l'annulation des scrutins internes à Béchar et à Skikda. Du bout des lèvres, des cadres du FLN au siège national concèdent que ces annulations résultent des « dissensions » internes aux mouhafadhas concernées. Pourtant, Abdelaziz Belkhadem voulait cadrer ces élections en émettant sa « directive n°2 » qui détaille le processus de l'opération du scrutin et les paramètres requis pour les candidats. Procédé organique qui n'a pas tenu longtemps face aux dissidences et autres conflits au sein de mouhafadhas et kasmas tiraillées par des luttes entre pro-Benflis et pro-Belkhadem ou tout simplement minées par de vieilles chamailleries locales. A Oran par exemple, où un conflit de longue date empêche même l'ouverture du siège de la mouhafadha, l'envoyé spécial de Belkhadem, le ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels, a eu tout le mal du monde pour finaliser la désignation des délégués, dans un climat de lutte fratricide. A Chlef, on dénombre carrément des blessés lors de bagarres entre clans opposés, comme ce fut le cas à Boukadir et Oued Sli. Des assemblées générales de kasmas chahutées, des pétitions vindicatives et des lettres de dénonciations adressées au SG du parti ont émaillé une rude semaine pour le FLN de Chlef. A Saïda, le superviseur, dépêché en urgence par Belkhadem, Noureddine Essed, n'a pas réussi à concilier les deux ailes du parti présidées respectivement par le mouhafedh Wafik Benslimane et son concurrent Malika Fodhil. A l'Est, à Constantine, ce n'est pas non plus la sérénité qui a présidé aux destinées organiques : les membres de la kasma du centre-ville ont dénoncé, auprès de Belkhadem, la « fitna » dont aurait fait œuvre le bureau du mouhafedh. Même sur les forums du site Internet du parti, on trouve des messages - de militants de Ténès ou de Tébéssa - dénonçant des « irrégularités » des scrutins internes. Et au niveau des ex-organisations de masse, le tableau n'est pas plus reluisant. A l'instar de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) qui se débat depuis des mois entre deux tendances, les pro-Mohamed Madani et les pro-Kaïs Tahar, malgré les tentatives de réunification lancées par Belkhadem lors de l'université d'été du FLN à Tipaza en 2009. « Les problèmes persistent parce que les vrais débats n'ont pas été entamés au sein du parti, commente un cadre du FLN, on a trop laissé traîner les choses en espérant que la solution vienne de l'extérieur, d'en haut plutôt. Dans cette ambiance, je doute que le prochain congrès puisse réussir à réunir les rangs pour affronter les prochains rendez-vous électoraux. »