Ainsi, lors de sa dernière visite à Sétif (février 2017), le ministre avait instruit l'EGSA de tout mettre en œuvre pour la réalisation d'une nouvelle aérogare. D'autant que l'actuelle structure, s'apparentant à un grand hangar, ne peut plus répondre aux attentes des voyageurs, dont le nombre dépasserait annuellement les 250 000 personnes. Se contentant de l'approche de l'instant, l'EGSA, ne mettant pas, en point de mire, l'évolution du trafic de l'infrastructure d'une région en pleine mutation, se contente d'une petite extension du bâti existant. L'opération consiste, nous dit-on, à agrandir les deux côtés de la structure de 500 m2. «Un avis d'appel d'offres relatif à l'étude et au suivi de l'agrandissement de l'actuelle aérogare a été publié. L'opération sera réalisée sur les fonds propres de l'EGSA. Celle-ci consiste à élargir les deux côtés du bâti de deux fois 500 m2. Réalisée par nos équipes, une étude préliminaire a été présentée dernièrement», révèle le directeur de l'aéroport, Djahid Chergui. La déclaration de notre interlocuteur montre clairement la vision étriquée des managers de l'EGSA, qui ne se projettent pas dans le futur et ne prennent pas en considération l'évolution du trafic généré par le dynamisme de la région des Hauts-Plateaux, où les investissements se chiffrent en milliards d'euros. N'étant pas adeptes des calculs d'épiciers, des professionnels du site qualifient l'approche de «bricolage». «Avec une telle démarche, l'EGSA tourne carrément le dos aux instructions du ministre. Une aérogare, ce n'est pas uniquement des départs et des arrivées, c'est aussi et surtout un espace de vie et de convivialité. Au lieu de jeter plus de 90 millions de dinars dans une extension de la dimension de quatre appartements, il serait plus judicieux de réaliser un montage financier (EGSA, wilaya et autres) pour la réalisation d'une nouvelle structure aux normes. L'opération est réalisable, puisque l'enveloppe initiale de la nouvelle aérogare, gelée par le gouvernement, est de 200 millions de dinars. Afin de mettre un terme à ces approximations, nous interpellons une fois de plus le ministre Boudjema Talai.» Les professionnels n'ont pas tort, car la position de l'EGSA est aux antipodes des projets inscrits à l'actif de l'aéroport du 8 Mai 1945, où l'installation de l'ILS (Instrument Landing System) est en cours, la réalisation du taxiway bat son plein, l'entame de la normalisation des bandes est imminente. Ce n'est pas tout, l'extension de la piste à 3200 mètres, initiée en 2009 par le président de la République, sera prochainement lancée. Déclenchée par les pouvoirs publics, la mue d'une infrastructure des plus rentables doit donner à réfléchir aux managers de l'EGSA, qui devraient revoir leur copie…