Les recettes recouvrées au titre de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) restent en-deçà des résultats escomptés et ont même accusé un certain recul durant l'exercice écoulé, a déploré avant-hier le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, lors d'une rencontre nationale à Alger avec les cadres de la Direction générale des impôts (DGI). Le produit de la TVA, dont les taux plein et réduit, faut-il rappeler, ont été majorés de 2% depuis janvier dernier, ne représente ainsi «que 5% du PIB, contre 15% dans les autres économies similaires à l'économie nationale», a indiqué le ministre des Finances, cité par l'APS. Aussi, tout en mettant en avant la hausse de 9,2% des recettes fiscales globales réalisées durant l'année dernière, soit «121% de l'objectif tracé dans la loi des finances de 2016», le ministre n'a pas manqué de souligner que l'amélioration du recouvrement fiscal reflétait des «résultats effectifs mais insuffisants». Selon lui, les recettes de certains impôts et taxes restaient «en deçà des prévisions, ce qui nécessite, a-t-il plaidé, le rétablissement de certains équilibres pour une meilleure mobilisation des ressources fiscales». Dans cette optique, le premier argentier du pays a notamment insisté sur l'importance de «garantir une mobilisation accrue des ressources fiscales, d'élargir l'assiette fiscale et d'améliorer le recouvrement des taxes et impôts» aux fins de parvenir à améliorer la couverture des dépenses publiques en fiscalité ordinaire et à réduire la dépendance à la rente pétrolière. Et de souligner en définitive la nécessité d'un renforcement du système de contrôle et de lutte contre la fraude et l'évasion fiscales pour contribuer à l'amélioration des recouvrements, à travers notamment «la consécration de l'égalité devant la fiscalité». Interrogé sur l'ampleur du phénomène de l'évasion fiscale, le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouia, s'est contenté pour sa part d'indiquer qu'il était «difficile d'obtenir des chiffres précis en la matière», l'objectif premier de l'administration fiscale étant, a-t-il insisté, «le développement des relations fiscales en vue de la généralisation du payement volontaire des impôts». Au demeurant, le même responsable a souligné qu'en matière de fiscalité ordinaire, les recettes réalisées en 2016 marquent une hausse de 6%, soit un niveau «légèrement au-dessus» des objectifs fixés initialement. Le recouvrement des impôts, a-t-il encore précisé, a connu une augmentation sensible ces quelques dernières années en terme de fiscalité ordinaire, passant de 1363 milliards de dinars en 2012 à 3075 milliards en 2016. Des chiffres, certes en amélioration, mais qui restent sans doute loin des résultats escomptés en matière de collectes d'impôts, la Cour des comptes n'ayant cessé de relever, ces quelques dernières années, l'ampleur de l'accumulation de restes à recouvrer en matière d'impôts et les nombreuses défaillances constatées en matière de lutte contre la fraude et l'évasion fiscales.