Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a affirmé que les recettes fiscales avaient augmenté de 9,2 % en 2016, ce qui représente 121% de l'objectif tracé dans la loi de finances 2016. Lors d'une rencontre nationale ayant réuni des cadres de la Direction générale des impôts en présence du ministre délégué chargé de l'économie numérique et la Modernisation des systèmes financiers, Mouatassem Boudiaf, et le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouia, le ministre a précisé que l'amélioration du recouvrement fiscal reflétait des "résultats effectifs mais insuffisants". M. Baba Ammi a salué les "efforts considérables" consentis par les agents et cadres de la DGI, faisant remarquer que les recettes de certains impôts et taxes restaient "en deçà des prévisions, ce qui nécessite le rétablissement de certains équilibres pour une meilleure mobilisation des ressources fiscales". Le ministre a cité à titre d'exemple la TVA qui a accusé, a-t-il dit, un certain "recul", car ne représentant que 5 % du PIB contre 15 % dans les autres économies similaires à l'économie nationale. Le premier responsable du secteur a mis l'accent sur l'importance de "garantir une mobilisation accrue des ressources fiscales, d'élargir l'assiette fiscale et d'améliorer le recouvrement des taxes et impôts" en vue d'améliorer la couverture des dépenses publiques en fiscalité ordinaire et réduire la dépendance à la rente pétrolière." Le ministre a plaidé pour le renforcement du système de contrôle et de lutte contre la fraude et l'évasion fiscale qui contribuent à l'amélioration du recouvrement fiscal à travers la consécration de l'égalité devant la fiscalité et l'amélioration du climat des affaires, appelant les cadres et agents fiscaux à centrer leurs efforts sur la qualité des prestations en faveur des contribuables. M. Baba Ammi a estimé que le lancement des services numériques au profit des entreprises habilitées auprès de la Direction des grandes entreprises (DGE) renforcera le programme de modernisation des finances mis en place depuis quelques années, ce qui conférera d'avantage d'efficacité et de transparence à cette activité. S'agissant de la réunion de trois jours des cadres de la Direction des impôts, le ministre a fait savoir qu'elle portera sur les questions relatives à la fiscalité, aux plans et mécanismes devant être mis en place pour une gestion fiscale moderne et effective qui prend en compte les préoccupations du citoyen. La rencontre permettra en outre l'évaluation des réalisations accomplies durant 2016 et l'élaboration du programme 2017 dans le cadre du plan stratégique de la Direction générale des impôts 2015-2019, a conclu le ministre.
Hausse des recettes fiscales ordinaires de 6 % Pour sa part, le directeur des impôts a souligné en marge de la rencontre que les recettes fiscales ordinaires en 2016 étaient "légèrement en dessus" de l'objectif fixé avec une hausse de 6 %, un chiffre important, a-t-il dit, eu égard au recul des prix du pétrole. M. Raouia a indiqué dans ce sens que le recouvrement des impôts a connu une augmentation sensible depuis 2012 en terme de fiscalité ordinaire passant de 1.363 milliards de dinars en 2012 à 3.075 milliards de dinars en 2016. S'agissant du taux d'évasion fiscale, le responsable a estimé qu'il était "difficile d'obtenir des chiffres précis en la matière", ajoutant que l'objectif de l'administration des impôts était le "développement des relations fiscales en vue de la généralisation du payement volontaire des impôts".
Baba Ammi aujourd'hui à Malte D'autre part, le ministre des Finances Hadji Baba Ammi prendra part aujourd'hui à Malte à la réunion des ministres des Finances du Forum de dialogue des pays de la Méditerranée occidentale 5+5 et qui examinera notamment les moyens de renforcer l'investissement et son financement dans la région, indique un communiqué du ministère. M. Baba Ammi aura à coprésider cette réunion avec son homologue français Michel Sapin, l'Algérie assurant actuellement la coprésidence du Forum pour la rive Sud, précise le communiqué. La réunion regroupera les ministres des Finances des pays du Nord de la Méditerranée occidentale, à savoir l'Italie, Malte, la France, le Portugal et l'Espagne ainsi que ceux de l'Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie). "Les ministres des Finances des 5+5 discuteront des moyens de relancer les économies de la région en créant les conditions d'un environnement propice à l'investissement comme la stabilité politique, le développement d'une infrastructure de qualité et l'accès au financement", précise la même source. Des banques internationales de développement telles que la Banque Mondiale (BM), la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) prendront également part à cette rencontre. La participation de ces bailleurs de fonds activant dans la région permettra d'évoquer les moyens par lesquels ils peuvent fournir des financements ainsi qu'une assistance technique au secteur privé dans la région. Les ministres auront, par ailleurs, à explorer les moyens de renforcer la collaboration future entre les pays des 5+5 dans d'autres secteurs, ajoute le communiqué. Cette réunion fait suite à une première rencontre tenue à Paris en janvier dernier et qui a "marqué le lancement d'un dialogue dans le domaine de la coopération financière entre les ministères des Finances de ces pays".