Entre la démocratie et l'esclavage. Il faut dire que l'idée d'écrire sur l'Algérie est née en 1837 lorsque ce dernier devait faire campagne en vue de son élection comme député, en publiant deux lettres sur la situation politique en Algérie, censées témoigner de ses capacités d'homme d'Etat. Le livre de M. Zikki, préfacé par l'historien Daho Djerbal, a suscité un intérêt particulier que l'auteur met en évidence déjà, dans son préambule, en situant Tocqueville dans le contexte de l'époque et son influence au sein de la classe politique. 130 années de domination et de résistance, au cours desquelles Tocqueville s'est illustré en tant que «prophète de la démocratie et adepte de la colonisation de peuplement». N'a-t-il pas déclaré que «la colonisation sera toujours, selon moi, une œuvre incomplète et précaire» ? C'est cet angle que le professeur Zikki a essayé de mettre en lumière à travers une «traduction à l'arabe que l'auteur a voulue aussi fidèle que possible». Il n'a pas failli dans cette redoutable entreprise en retraçant les différentes étapes qui ont jalonné le parcours de Tocqueville, né en 1805 et issu de la royauté. Avec la lettre sur l'Algérie (1837) c'est déjà un éclairage très intéressant sur les intentions de Tocqueville, dont l'objectif était de détruire toute résistance, à commencer par celle de l'Emir Abdelkader. L'auteur nous livrera quelques constatations sur le voyage de Tocqueville en Algérie et son rapport sur ce pays établi en 1847. La traduction du professeur s'est appuyée sur le «butin» qu'il s'est constitué à travers ses riches travaux sur le soufisme de l'Emir et ses positions philosophiques ainsi que ses postures face à la guerre que M. Zekki promet d'éditer très prochainement.