La situation ne s'améliore pas, même en temps de pluie. Les citoyens appréhendent un été sec, d'autant plus que la période hivernale n'a pas été marquée par une forte pluviométrie. Dans les villages de la wilaya, le rationnement est en cours. Dans la commune de Tizi N'Tléta, à titre d'exemple, l'alimentation en eau potable est rationnée. A Cheurfa, Aït El Hadj Ali et Aït Abdelmoumène, l'eau est servie à raison d'une journée par semaine et durant quelques heures seulement. «Nos robinets sont à sec, même en hiver. Nous avons recours à l'achat de citernes d'eau. Nous appréhendons une saison estivale sans eau, comme par le passé», déplore un citoyen du village de Cheurfa. A Aït El Kaïd, un village de la commune d'Agouni Gueghrane, au sud de Tizi Ouzou, l'eau n'arrive pas dans les foyers, notamment à l'approche de la période estivale. Dans ce village, une fois les sources de la montagne asséchées, l'eau n'est plus disponible, en raison de l'absence d'un réseau d'AEP. Dans d'autres localités, comme à travers les villages de la commune de Maâtkas, l'eau n'arrive qu'une fois par semaine et de surcroît la nuit. A Aït Aïssa Mimoun, au nord de la wilaya, les villageois de Tahanouts souffrent du manque d'eau. Un des habitants, que nous avons questionné, a indiqué : «Nous recevons de l'eau une fois tous les 10 jours. Elle n'arrive que pendant la nuit. Pour nous approvisionner, nous puisons dans les fontaines publiques, qui s'assèchent en été, alors il faut mettre la main à la poche pour acheter une citerne d'eau à raison de 2500 DA.» A Makouda, au nord de la wilaya, la situation est difficile, notamment pour les habitants de Stita. Les habitations ne sont pas raccordées au réseau d'eau potable. «Nous puisons l'eau des puits et des fontaines publiques. En été, ce sont les citernes tractables qui prennent le relais, mais à condition de débourser 1500 DA par unité. Notre quartier n'est pas raccordé au réseau de l'ADE», regrettera un villageois. La pénurie d'eau perdure dans plusieurs villages de la wilaya à cause notamment de la vétusté du réseau. Les fuites d'eau sont nombreuses et les capacités de stockage insuffisantes. Il est tout à fait indiqué de réaliser les barrages inscrits au bénéfice de la wilaya, comme ceux de Souk Tleta, Sidi Khelifa, Bounachi et Stita. Il devient aussi impératif de procéder à la rénovation du réseau, ou, à défaut, de réparer les fuites. Les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou appréhendent un été sans eau et son lot de protestations des villageois.