Les autorités de la wilaya de Tipaza ont pris la décision d'abattre des allées de platanes au niveau de quelques tronçons de la RN 11, dans la daïra de Sidi Amar, pour diverses raisons, notamment celles inhérentes à la sécurité des passagers. L'opération a obéi aux textes réglementaires et est gérée par l'administration des forêts. Une citoyenne qui emprunte quotidiennement cette route n'est plus en mesure de dissimuler sa colère devant le paysage chaotique, selon ses déclarations. « Cher platane... je te vois gémir sous les bruits des tronçonneuses tenues par des bourreaux. Tu es un arbre majestueux, et on se permet de t'abattre avec une férocité », écrit-elle. Cette Algérienne est outrée par cette opération de toilettage, d'autant plus, écrit-elle, « nous sommes à la veille de la célébration de la Journée de l'arbre, le 21 mars ». La détresse de cette femme s'est déchaînée, quand elle voit sur les bennes des camions, de grandes quantités de troncs de platanes chargés par des individus. Durant des décennies, ces centaines de platanes lui ont tenu compagnie, quand elle parcourait cette route, gardant toujours en mémoire, l'ombre faite par les millions de feuilles vertes de ces platanes, et les différentes couleurs qui se dégageaient du « plafond » de cette route pendant les saisons. Raser un arbre, pour elle, c'est avant tout un crime écologique. Elle voulait exprimer sa colère à travers les colones d'El Watan, elle qui n'arrive toujours pas à comprendre, pourquoi a-t-on autorisé ce « rasage » d'arbres sauvagement jusqu'à amputer le paysage de sa beauté, une beauté qui inspire les artistes.
