Les manifestants ont ainsi répondu à l'appel de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), en cette fête du 1er Mai, au niveau de la place Abdelmalek Ramdane (place des Victoires) d'Oran. Les participants à ce rassemblement pacifique ont dénoncé la dégradation du pouvoir d'achat et ont voulu attirer l'attention des autorités sur le futur code du travail. Un dispositif sécuritaire important a été déployé sur place. Selon Rachid Malaoui, président du Snapap et membre de ladite confédération, «ce rassemblement vise à démontrer que les travailleurs sont toujours là, que nous pouvons mobiliser et que nous n'avons pas déserté la rue». D'après notre interlocuteur, «les travailleurs n'ont d'autre choix que de se rassembler pacifiquement pour interpeller les pouvoirs publics». Ce syndicaliste a déclaré : «La situation économique actuelle qui prévaut dans le monde entier pousse les Etats à promulguer des lois qui sont antitravailleurs et anti-acquis sociaux, si ces Etats ne trouvent pas de résistance. Il faut, donc, continuer à militer et à lutter pour préserver les acquis.» M. Malaoui a également expliqué que la confédération et le Snapap, en plus d'autres actions, fêtent le 1er Mai dans la rue depuis quatre ans : «Cette forme de célébration s'inscrit dans la stratégie adoptée par la confédération et qui consiste à renouer avec les travailleurs qui sont dans la rue et pas dans les meetings. La symbolique du 1er Mai, que nous fêtons ainsi depuis quatre ans, est justement dans les revendications pacifiques. On ne fait plus ça (…) : battre le pavé et sortir dans la rue comme dans les années 1970. Nous avons décidé de le faire, et ce, depuis quatre ans et nous sommes satisfaits des réactions des travailleurs.» Notre interlocuteur a également commenté le dispositif sécuritaire déployé sur la place des Victoires : «Comme vous voyez, tous ces policiers et ces voitures 4×4 n'ont pas intimidé les manifestants. Nous comptons parmi nous plusieurs syndicats, comme celui des travailleurs de l'électricité et du gaz, les avocats, les enseignants universitaires mais aussi beaucoup de collectifs de travailleurs. Cela démontre le degré de conscience et d'implication, mais aussi la gravité de la situation.» Un communiqué signé par Rachid Malaoui, transmis à notre rédaction, affirme que «des délégations de quatre wilayas ont été empêchées de venir à Oran. De plus, le dispositif policier a été installé très tôt le matin jusqu'à encercler et empêcher les adhérents de la CGATA de pénétrer ou de sortir du siège régional». «Malgré cela, le rassemblement s'est fait, et le président de la CGATA et des délégués syndicaux ont pu prendre la parole pour dénoncer la répression et revenir sur la nécessité de proposer et d'élargir la mobilisation syndicale pour revenir à l'égalité sociale, la liberté et la dignité qui sont nos revendications essentielles pour les travailleurs et leurs familles», indique le communiqué.