Plus d'une dizaine de variétés de fraise sont cultivées par 85 fraisiculteurs répartis dans 08 communes, en l'occurrence Chaiba, Khemisti, Douaouda, Attatba, Bourkika, Bou-Ismail, Sidi-Rached et Sidi-Amar. Les fraisiculteurs rencontrés lors de la manifestation insistaient sur les difficultés qui empêchent le développement de la filière. L'investissement est très coûteux, atteignant jusqu'à 05 millions de DA à l'hectare, la propagation rapide des maladies et des parasites, les produits phytosanitaires et enfin la rareté des ressources hydriques. La wilaya produit 130.000 quintaux de fraise soit un rendement moyen qui avoisine 350 qx/ha. Quant aux cultures maraîchères, 6640 producteurs maraîchers inscrits par la CAW avaient produit 4,4 millions de quintaux en 2016, pour un investissement estimé à 33 milliards de dinars, soit un taux de 47% de la valeur agricole dans la wilaya. La culture maraîchère de la wilaya de Tipasa occupe le 8ème rang à l'échelle nationale. Une filière ayant crée 32.000 emplois. Les cultures maraîchères sont réalisées dans les communes de Bou-Ismail, Douaouda, Fouka, Gouraya, Ahmeur-El-Ain, Menaceur, Damous. La CAW avait programmé lors de la célébration de sa 15ème édition des cultures maraîchères et de la fraise qui s'était déroulée le week-end dernier, une série de conférences relatives à l'efficacité du système d'irrigation au goutte à goutte, sur le stockage et la conservation des fruits et légumes sous froid contrôlé et la conduite à tenir pour la production de la tomate sous serre multi-chapelle en hors-sol, animées respectivement par les experts Mouhouche Brahim, Saraoui Nabil et un représentant de l'ITCMI. Cette rencontre aura constitué une opportunité pour les agriculteurs, les exportateurs et les producteurs de conserves. Moult problèmes avaient été évoquées. Chacun campe sur ses positions. La culture de l'exportation des produits agricoles n'existe pas, de surcroit les opérateurs algériens ne disposent pas des moyens et n'arrivent pas à soumettre leurs produits aux normes exigées par le marché international. Un exportateur souhaite d'abord acquérir un terrain pour construire un immense bâtiment pour le lavage, le triage, le stockage des produits agricoles, avant de les emballer dans des emballages conformes. Un agriculteur de Nador exporte de la tomate et de la fraise en petites quantités depuis 03 années. « J'ai décidé d'étiqueter mes produits agricoles en mentionnant toutes mes coordonnées me confie-t-il, car l'opérateur qui se charge de l'exportation de mes produits me verse seulement de l'argent, alors que mon ambition consiste à développer mes exportations et satisfaire les marchés», conclut-il. Un transformateur de produits agricoles venus de Guerrouaou regrette la prolifération des intermédiaires. « Les agriculteurs préfèrent transiter par un intermédiaire, il m'est difficile de travailler directement avec eux, les prix augmentent en conséquence, j'espère qu'ils changeront de mentalité », explique-t-il. Belaid, un fellah qui n'a jamais raté les rencontres organisées par la CAW dit : « elles sont très instructives ces réunions, nous apprenons beaucoup de choses, nous rencontrons les spécialistes et cela me permet de m'améliorer dans mon travail, j'envisage d'exporter mes produits ». Après avoir animé magistralement sa conférence sur l'utilisation rationnelle de l'eau pour irriguer les terres agricoles selon plusieurs techniques en utilisant un langage dialectal, l'expert Mouhouche Brahim avait accompagné une cinquantaine de fellahs au niveau d'une exploitation agricole à vocation maraîchère à Sidi-Rached, d'une superficie de 20 ha. La plantation consacrée à la pomme de terre était irriguée au goutte à goutte. Le wali de Tipasa avait assisté à la séance d'ouverture.