Cette manifestation qui s'est déroulée au niveau du splendide site du siège de la CAW a regroupé 120 exposants , 2 instituts techniques de formation et 28 opérateurs économiques qui activent directement avec le secteur de l'agriculture, y compris la CRMA (caisse régionale de mutualité agricole) qui avait sensibilisé les fellahs sur l'utilité de l'assurance dans leurs activité. 16.000 ha des terres agricoles de la wilaya de Tipasa sont consacrées à la production des cultures maraîchères qui avaient atteint un volume de 5 millions de quintaux dont un million de quintaux de pomme de terre. En visitant les stands, le Chef du cabinet du wali de Tipasa, Bouzertit Mahfoud, a pu découvrir une large disponibilité des légumes et des fruits produits dans la wilaya, notamment les cultures maraîchères . Il a pu d'autre part s'enquérir de la situation du secteur à travers ses contacts avec les fellahs et les opérateurs. L'office national de l'irrigation et du drainage (ONID) affirme qu'il irrigue une superficie de 18600 ha. « Un mensonge », selon le DSA de Tipasa qui affirme que « la meilleure année où l'ONID a irrigué nos terres agricoles, il n'a jamais dépassé 6000 ha. Il y a un détournement des quantités d'eau au profit de l'AEP. Nous enregistrons un déficit en matière d'irrigation, d'ailleurs les 2/3 de nos terres agricoles n'ont jamais été irriguées ». En plus du déficit en eau et la sècheresse préoccupante, il y a les problèmes des prix et des qualités des engrais et des semences qui se posent, a-t-il ajouté. « La wilaya de Tipasa ne pourra pas augmenter ses productions agricoles. La problématique de l'eau demeure posée à ce jour en dépit de nos démarches », conclut Sidhoum Rabah, le DSA de Tipasa. Un fellah abonde dans le même sens au niveau du stand de l'ONID : « même en payant l'eau pour irriguer mes terres, je ne reçois pas le volume d'eau payée, on me dit qu'il faut attendre l'arrivée d'un autre quota alors je me débrouille pour acheter l'eau, afin d'irriguer mes terres à Bourkika. C'est trop, car chaque année je suis confronté aux mêmes difficultés ». Absence de l'Etat Un autre fellah de Menaceur se plaint du problème de stockage pour ses produits agricoles. « Il n'y a pas de problème d'indisponibilité. Ma pomme de terre se vend au marché de gros d'Attatba à 28 DA/Kg et je la retrouve au marché de détail à 45DA/Kg ; le prix de la tomate au marché de gros varie entre 15 DA/Kg et 20DA/Kg et voyez combien elle est commercialisée sur les étals, l'aubergine est commercialisée au marché de gros jusqu'à 30DA/kg, tandis que nous la retrouvons chez le détaillant à 100DA/Kg. Je paye les transporteurs des camionnettes 300DA/jour/ par personne afin de faire parvenir la main d'œuvre dans mes champs, le salaire journalier d'un seul travailleur varie entre 2000 DA et 3000 DA, je consacre 1/3 de ma production à la semence de la pomme de terre, je suis confronté aux problèmes de l'eau et la cherté des engrais », a déclaré l'agriculteur de Menaceur. Cela avant de demander au Chef du cabinet de la wilaya « d'intervenir pour permettre aux familles d'acheter les produits agricoles à des prix raisonnables ». L'insuffisance des moyens de stockage des produits agricoles accentue les pertes des producteurs. Des quantités des produits agricoles sont jetées faute de commercialisation. L'absence des éléments de l'administration ( commerce, impôts et services de sécurité) sur le terrain pour faire régner l'ordre dans les marchés, a favorisé le diktat des spéculateurs dans les localités.