Selon des archives nationales britanniques, le fondateur du scoutisme a été invité à rencontrer Hitler. Le Britannique Robert Baden-Powell, fondateur du scoutisme, a été invité à rencontrer Adolf Hitler afin de tisser des liens entre son mouvement et les Jeunesses hitlériennes, selon des documents déclassifiés des services britanniques du renseignement intérieur (MI5). Le MI5 s'est intéressé de près aux activités de Baden-Powell après sa rencontre avec Hartmann Lauterbacher, chef d'état-major des Jeunesses hitlériennes, en novembre 1937, selon des dossiers publiés lundi par les archives nationales britanniques. Joachim von Ribbentrop, ambassadeur allemand à Londres devenu ministre des Affaires étrangères d'Hitler l'année suivante, avait invité Baden-Powell pour un thé avec Lauterbacher en novembre 1937. Dans des notes obtenues par le MI5, le Britannique indiquait après cette rencontre que l'ambassadeur allemand avait été « très insistant sur le fait qu'une véritable paix entre les deux nations dépendra du fait que nos jeunesses entretiendront des liens d'amitié en oubliant les différences du passé ».« Il considère que le mouvement scout est une agence très puissante pour faciliter cela si nous nous rapprochons des Jeunesses hitlériennes », poursuivait-il, précisant que Ribbentrop « aimerait que j'aille rencontrer Hitler ».Le MI5 surveillait aussi des groupes de cyclistes des Jeunesses hitlériennes en vacances sillonnant le Royaume-Uni, craignant que leur véritable motivation soit l'espionnage. Certains médias les avaient qualifiés de « spyclists » (association du mot « spy », espion, et « cyclist », cycliste).La presse faisait référence à des directives données aux cyclistes allemands : « Prenez note des noms de lieux, de rivières, de mers et montagnes, peut-être serez-vous en mesure de les utiliser plus tard pour le bénéfice de la patrie », préconisait notamment ce texte. Le MI5, qui n'a pas été en mesure d'en vérifier l'authenticité, a collecté des dizaines de rapports sur ces cyclistes.En octobre 1944, le MI5 distinguait scoutisme et Jeunesses hitlériennes de « formation nazie obligatoire, qui cherche consciemment à instiller haine, trahison et cruauté dans l'esprit et l'âme de chaque enfant allemand ». « C'est, dans le vrai sens du terme, une éducation pour la mort. »