C'est la deuxième fois en l'espace d'un mois que la direction de l'éducation est prise d'assaut par des syndicalistes affiliés au SNTE (Syndicat national des travailleurs de l'éducation) pour interpeller cette fois-ci, à travers un communiqué lu, mardi, à l'intérieur du siège de la même direction par un membre du bureau de wilaya, la ministre de l'Education et le wali de Souk Ahras afin qu'ils interviennent pour mettre fin «à l'état de déconfiture dans lequel se trouve le secteur depuis deux années», selon ledit communiqué. Ce dernier porte une foule de griefs retenus contre le premier responsable de la direction précitée, quelques-uns de ses chefs de service et de bureau. Nous y lisons, entre autres : «L'absence du pouvoir décisionnel et l'anarchie qui caractérise la majorité des services ; les décisions arbitraires, les sanctions abusives et les mutations excessives». Les protestataires ont également fait état, lors de la lecture dudit communiqué, de «scandales financiers qui éclaboussent la réputation du travailleur de l'éducation, de népotisme dans la gestion des affaires courantes, de pressions, d'affairisme et de harcèlement sexuel dont sont régulièrement victimes les enseignantes et autres fonctionnaires du secteur». Désignés par les noms et les fonctions, les auteurs de tous ces actes doivent faire l'objet d'enquêtes, estiment les protestataires. Une récente interpellation des membres du bureau de wilaya par les services de la police judiciaire, et ce sur la base d'une instruction du parquet du tribunal de Souk Ahras, n'a pas été ménagée par les syndicalistes qui ont écrit ceci : «L'avocat conventionné avec le directeur de l'éducation est lui-même au centre des scandales de gestion et autres financiers qui secouent les différents services de l'éducation.» Fortement critiqué pour avoir été lui-même déchu du poste de chef de service de la direction de l'éducation, le même avocat est montré du doigt pour le montant de ses avoirs, le caractère personnel des affaires montées par ses soins ainsi que le bureau du contentieux qu'il a su apprivoiser, selon le même communiqué. De son côté, Moncef Khadraoui, le secrétaire général de wilaya et Karim Gahimia, membre du bureau chargé de la communication, ont déclaré à El Watan que ledit avocat est l'auteur d'une correspondance où il se substitue aux services de sécurité et aux instances judiciaires pour interdire l'expression pacifique à un syndicat accrédité (copie des correspondances remises au journal). En fin de missive, les protestataires demandent l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur les agissements des services de la direction de l'éducation. Aucune des parties concernées par la protestation n'a voulu apporter sa version des faits.