L'actualité mouvementée des relations algéro-françaises ne semble pas gêner l'ambassadeur de France en visite, hier, dans la capitale du M'zab. M. Driencourt s'estime à l'aise en Algérie malgré les tensions politiques entre les deux pays. L'ambassadeur de la République française se fait celui des entreprises de son pays qui réclament des occasion de mise en affaires avec des partenaires algériens, notamment dans les marchés du Sud, d'où les visites plus fréquentes et rapprochées du diplomate qui a déclaré que des rencontres directes sous l'égide des chambres de commerce de Bretagne et du M'zab ont été programmées. Lors d'un point de presse tenu, hier, à l'hôtel Belvédère à Ghardaïa, l'ambassadeur de France a souligné l'importance des opportunités d'investissements offertes par la capitale du M'zab autant dans le domaine agricole que celui du tourisme. « La France peut être d'un grand apport afin de concrétiser des projets de grande envergure dans une ville très appréciée autant par les Français que les Européens », dira-t-il. C'est donc en prospecteur que M. Driencourt a effectué, hier, sa première visite à Ghardaïa où il s'est longuement entretenu avec les autorités locales et les opérateurs économiques de la région, notamment les chefs de file de la filière laitière qui ont exprimé leur volonté de tisser de nouvelles relations avec la Chambre de commerce et d'industrie de Bretagne, région leader en matière de production et d'industrie laitières. M. Driencourt a fait part de son intention d'accompagner un mouvement d'investissement français dans le sud de l'Algérie, précisant par ailleurs qu'il s'apprête à rencontrer, à Paris, M. Pellata, DG de Renault chargé des projets internationaux à propos du projet d'usine Renault de Rouiba. « Les relations franco-algériennes gagneraient à être meilleures et vues avec plus de lucidité », a déclaré M. Driencourt. En reprenant les termes de son homologue algérien à Paris, il parlera donc avec beaucoup de prudence de « crispation et début de décrispation ». Entre autres dossiers qui fâchent entre les deux pays, celui des essais nucléaires français en Algérie constitue l'autre sujet d'irritation qui ne semble pas laisser indifférent M. Driencourt qui, pointant les journalistes du doigt, estime qu'il n'y a aucune discrimination entre les victimes des essais, précisant que le groupe de travail algéro-français se réunit régulièrement pour avancer. Interrogé sur une éventuelle coopération américo-européenne pour la maîtrise de la sécurité dans les pays du Sahel, le diplomate préférera parler d'une préoccupation commune suscitée par les derniers enlèvements de ressortissants étrangers et d'une forte implication française dans cette région.