Après l'annonce de leur mouvement de grève d'une journée, prévu le 21 du mois en cours, plusieurs fronts se constituent pour stopper la protestation des membres de l'Intersyndicale de l'éducation. En effet, après les inquiétudes manifestées par les parents d'élèves, c'est au tour du ministère du Travail de s'exprimer et de dénoncer cette démarche qu'il qualifie d'illégale. S'exprimant devant les membres de l'APN, Mourad Zemali, ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère avec les 5 syndicats appelant à la grève. «Comme le stipule la loi, les syndicats sont obligés chaque année de fournir les détails concernant leurs adhérents. Ils doivent couvrir 20% des travailleurs du secteur pour qu'ils puissent être considérés comme tel et pouvoir lancer un appel à la grève. Ce qui n'est pas le cas pour la majorité des syndicats», martèle-t-il. Le ministre ne s'est pas arrêté à ce seuil, il est allé jusqu'à accuser certaines organisations syndicales de triche et de fausses déclarations quant au nombre de leurs adhérents. Il cite 13 syndicats de l'éducation faussaires, ayant déclaré un nombre total d'adhérents qui dépasse celui de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Il annonce une nouvelle disposition de son département qui est une application destinée aux syndicats à travers laquelle ils sont appelés à introduire le numéro de sécurité sociale de leurs adhérents. Sur ces déclarations, Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, a estimé qu'il est des prérogatives du ministère du Travail d'aborder ce sujet, notamment qu'il est légalement la partie responsable du suivi de l'application des lois relatives au travail. Pour ce qui concerne son département, Mme Benghebrit a annoncé, jeudi, qu'un calendrier de rencontres bilatérales est établi avec les syndicats et les différents partenaires sociaux. Tout au long de cette semaine, les revendications des syndicats de l'éducation seront sur la table des négociations. La ministre s'est engagée à répondre et prendre en charge tous les problèmes liés à la pédagogie. Une première rencontre s'est effectivement tenue mercredi avec les représentants de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), suivie de deux autres, jeudi, avec la Fédération des associations des parents d'élèves et l'Association nationale des parents d'élèves, puis avec les représentants de l'Union nationale du personnel de l'éducation (UNPE). La première responsable du secteur explique que ces rencontres entrent dans le cadre du protocole mis en place par son département, et au cours desquelles l'inspecteur général de la pédagogie devra chapeauter la concertation avec le partenaire social aux côtés des conseillers. Ces réunions n'ont absolument rien à voir avec la grève annoncée et ne concernent pas seulement les membres de l'Intersyndicale mais aussi tous les partenaires sociaux. Considérant la grève comme un moyen de déstabilisation de l'école et de démotivation de l'élève, la ministre a tenu à rassurer les parents d'élèves et a réitéré sa détermination à maintenir la stabilité du secteur en privilégiant la piste du dialogue et de la concertation.