Le bidonville de Zaâtcha, dans la commune de Sidi M'hamed, est l'un des plus anciens d'Alger. Il a été construit à la faveur du « programme de Constantine » lancé par de Gaulle en 1958. Les occupants du bidonville de Zaâtcha, à Sidi M'hamed, sont sortis hier dans la rue pour dénoncer les responsables locaux qui « ne tiennent pas leurs promesses ». Des pneus ont été brûlés et des blocs de pierres mis en travers de la rue menant à Sidi M'hamed. Plusieurs familles se sont rassemblées sur une placette du boulevard des Martyrs, qui surplombe leur bidonville, où des policiers ont été dépêchés dans la matinée. « Nous nous sommes réunis plusieurs fois avec le wali délégué. Il nous a promis que nous serons relogés en priorité avant tous les autres quartiers de sa circonscription. La situation a pris malheureusement une autre tournure avec les émeutes de Diar Echems. Les habitants de ce quartier seront finalement pris en charge les premiers », s'indigne un délégué des habitants. Les protestataires assurent que les autorités n'entendent pas raison. « Les autorités nous poussent à casser pour que nos problèmes soient réglés », diront des protestataires qui affirment que des délégués du quartier ont été reçus dans la matinée par le wali qui leur a « servi la même rengaine ». Le bidonville de Zaâtcha est l'un des plus anciens d'Alger. Il a été construit à la faveur du « programme de Constantine » lancé par de Gaulle après son arrivée au pouvoir en 1958. « C'est le général de Gaulle qui nous a relogés, pas les responsables de l'indépendance. Nous étions dans des baraques installées sur l'emplacement de la cité Mahieddine située plus bas. Mais depuis ce temps, rien n'a changé pour nous. Ben Bella, et après lui Boumediène nous ont promis une solution, mais c'était tout juste des promesses sans lendemain. Même Ziari et d'autres cadres du FLN ont fait le déplacement chez nous, mais pour nous tenir le même discours d'apaisement », se désole un résidant qui fait remarquer que le bidonville se trouve à « quelques encablures » du siège de la Présidence, à El Mouradia, la commune voisine. L'« éclatement familial » est une réalité amère dans ce site qui compte plus de 280 familles. Les habitants vivent à 5 et plus dans des cagibis infects d'à peine 10 m2. Cette situation n'est pas sans conséquences sur les résidants. « Les maladies respiratoires sont notre lot. Un habitant qui a respiré toute sans vie de l'amiante a succombé à un cancer, on n'en peut plus », se désole un père de famille. Il affirme que quand il pleut, les problèmes des habitants deviennent « ingérables ». « Les gens souhaitent d'habitude la pluie, nous, nous prions Dieu pour qu'elle cesse. Les chalets deviennent des éponges. Le parpaing ne peut plus tenir », assure notre interlocuteur. Des opérations de relogement ont concerné une partie des occupants. « Un immeuble voisin a été touché par le séisme, les 8 familles qui l'occupaient ont été relogées il y a quelques mois. La dernière opération de relogement date de 1989. Celle qu'on nous promet se fera dans quelques années et encore », regrette-t-il.