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Boudjedra dénonce un «acte terroriste»
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2017

Accompagné du journaliste Hmida Layachi et du poète Achour Fenni, Rachid Boudjedra commence par dénoncer «son kidnapping» et «un acte terroriste» dont ils ont été victimes lui et sa femme. «J'ai fait l'objet d'une opération de kidnapping et d'un acte terroriste», signale-t-il. L'auteur, septuagénaire, raconte avoir vécu «un cauchemar» dans les locaux de la chaîne privée. «Ils ont utilisé des uniformes et s'étaient munis d'armes factices, en plastique.…Ils ont kidnappé ma femme.
J'ai eu peur pour ma personne et pour elle. J'ai vécu un cauchemar durant deux heures. Après deux jours, j'ai appelé l'un des animateurs pour lui demander de ne pas passer l'émission», raconte-t-il. Soumis à un interrogatoire en règle par une autre chaîne, Echorouk TV, l'écrivain de L'Insolation avait été malmené deux ans jour pour jour dans une autre émission, «Rana Hkamnak». «Nous avons vécu un terrorisme politique et religieux. Maintenant, on subit un terrorisme médiatique», s'offusque Boudjedra qui compte déposer plainte aujourd'hui contre la chaîne.
Hmida Layachi a dénoncé les agissements de la chaîne privée qui «terrorise» et «touche à l'honneur et à la dignité» des Algériens. Le journaliste, à l'origine de la pétition, qui a recueilli des milliers de signatures, demande aux ministères de la Justice, de l'Intérieur d'interdire l'«exploitation» de nos symboles. Considérant ce canal comme un «bras armé pour la mafia et le pouvoir», Layachi appelle au boycott de ses programmes. Il demande également aux annonceurs de cesser de «soutenir» une chaîne qui exerce «un terrorisme médiatique» sur les Algériens. «Nous disons basta !» lâche-t-il. Achour Fenni dénonce, de son côté, une atteinte à la liberté de conscience et d'expression des Algériens : «L'opération menée contre Boudjedra touche à la liberté de conscience et d'expression de chacun. L'Algérien, même aux pires moments, n'interroge jamais son prochain sur sa foi.
Ce genre de questions n'est pas accepté par les familles algériennes. Nous sommes pour que les institutions protègent la liberté d'expression», insiste le poète qui a lu une partie de la pétition et appelle à la solidarité agissante des intellectuels et des avocats qui «doivent se constituer en collectifs».
Contre les «pollueurs» du métier
Des amis et proches de l'écrivain, des journalistes et des membres de partis politiques sont venus se solidariser avec l'auteur calomnié. Djelloul Djoudi, cadre du Parti des travailleurs (PT), fustige les «pratiques de Daech» de la chaîne d'Anis Rahmani. «Ce sont des pratiques de Daech. Ils nous font revenir à la triste époque de Jamaat Al Takfir wal Hijra (groupe de l'excommunication et de l'exil). Le programme de cette chaîne a porté atteinte à la dignité d'un moudjahid. Boudjedra est une icône. Les militants du PT en ont souffert aussi. La chaîne a provoqué la fitna au sein de ma famille, en faisant soi-disant parler mon frère», signale-t-il. Le parti de Louisa Hanoune a décidé de poursuivre le canal pour diffamation, mais la justice n'est pas près de trancher.
«C'est une première dans les annales de voir la justice prendre tout ce temps dans une affaire de diffamation. La première audience s'est déroulée le 20 mars 2016 et le jugement est attendu pour le 14 juin», s'étonne le député. Soufiane Djilali de Jil Jadid estime que l'«agression contre Boudjedra est une agression contre l'ensemble des intellectuels, contre la pensée et la liberté de chacun au-delà des positions idéologique des uns et des autres. Ce qui est fondamental aujourd'hui».
Arezki Cherif, membre fondateur du quotidien El Khabar, affirme qu'à travers le rassemblement d'hier, les «gens veulent crier leur ras-le-bol». «Il faut que s'arrête l'agression contre la famille algérienne, l'enfant. On veut habituer ce dernier à la violence, aux agressions. C'est du Daech. C'est de l'inquisition avec des personnes sous uniformes publics. Soit il y a un laxisme, soit il y a complicité, dans les deux cas c'est grave», signale-t-il. Mountassir Oubatroun constate que le «bras armé» du pouvoir est la chaîne Ennahar et non pas l'APS et l'ENTV. «Ils ont dénigré un candidat à la présidentielle qualifié de terroriste. Ils ont pouvoir de vie ou de mort.
Cette situation doit cesser. Ils ont clochardisé le métier. Ce sont des gens qui ne sont pas du métier, des infiltrés dans ce corps pour le pourrir comme ils ont pourri toute l'Algérie», s'indigne-t-il. Ayant subi les affres de la censure et les critiques de l'organe privé, le journaliste Mustapha Kessaci estime que le rassemblement de l'intelligentsia contre les agissements d'une chaîne qui n'en est pas à sa première forfaiture est le bienvenu.
«C'est bien de voir des intellectuels, des journalistes défendre une même cause, à savoir l'éthique et la déontologie du métier. Il faut dire que cette chaîne n'en est pas à sa première sortie. Elle n'a aucun lien avec le journalisme. C'est une chaîne qui a l'habitude de porter atteinte à la dignité humaine, de faire de la propagande», estime l'enseignant de l'Ecole de journalisme d'Alger. «Il faut aller vers une vraie charte d'éthique et de déontologie. L'Autorité de régulation ne décide de rien.
Le ministère de la Communication et l'ARAV se renvoient toujours la balle. Il faut qu'il y ait un travail sincère sérieux. Ennahar est dangereux, non pas pour Boudjedra, mais pour l'Algérie, la liberté et la démocratie», lâche Kessaci. Professeur en journalisme dans une faculté d'où sont sortis des journalistes travaillant à la chaîne Ennahar, Ahmed Hamdi, dénonce une «agression contre le métier de la presse».
«C'est une agression contre le métier plus que sur la personne de Boudjedra.» Hamdi appelle à la promulgation de textes d'application pour «prémunir» le métier contre les «dépassements». Réagissant visiblement au mouvement de solidarité, le directeur de la chaîne Ennahar, Anis Rahmani annonce «la suspension» de l'émission en cause.


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