Une journée technique sur l'investissement et le développement des filières agricoles en général et de l'oléiculture en particulier dans la wilaya a été tenue jeudi dernier au sein de l'huilerie moderne Ider de la commune de Makouda, à 17 km au nord de Tizi Ouzou. Cette journée d'information et de sensibilisation, organisée au lieudit Tigounatine, dans le village Tala Bouzrou, où l'huilerie a été réalisée, a permis de regrouper des dizaines d'agriculteurs représentant diverses filières, notamment des oléifacteurs, ainsi que des éleveurs, avec des techniciens dans ces domaines issus d'institutions de l'Etat. Ider Arezki, représentant du Conseil interprofessionnel oléicole dans la wilaya et propriétaire de l'huilerie moderne de Makouda, a plaidé pour la création d'une association des agriculteurs, notamment de la filière huile d'olive, avec comme objectif d'obtenir en premier lieu la labellisation des huiles dites «extra vierges» de chaque région de la wilaya. «Le label, dont un décret ministériel va paraître dans six mois, est une sorte de passeport pour nos produits de qualité», clame-t-il. Le directeur des services agricoles invitera à créer au plus vite des associations qui seront accompagnées par l'Etat en vue d'avoir des labels à même de protéger chaque produit et pouvoir vendre partout et surtout exporter vers l'étranger. De la sorte, indique-t-on, «on pourra développer tous les secteurs ayant un lien avec la terre et pouvoir exporter nos produits». Car, ajoute M. Ider, sans association, on ne pourra rien faire. Il cite dans ce sens l'exemple de la récente labellisation de la figue sèche de Beni Maouche (Béjaïa) et de Deglet Nour de Tolga (Biskra), deux labels de produits algériens, aujourd'hui protégés de toute falsification ou usurpation, et exportés vers l'étranger. Dans cette optique, les producteurs dans la wilaya vont pouvoir participer, avec des étiquettes propres à leurs produits, aux concours organisés sur le territoire national ou à l'étranger. Le représentant de la DAS a rappelé que l'Etat a dégagé, pour accompagner ce secteur dans la wilaya, 20 milliards de centimes pour la réalisation de pistes agricoles, impératives pour le développement du secteur et la réussite de récoltes des produits à temps, et 20 autres milliards de centimes pour l'olivier, comme aide (en plants) au profit de l'oléiculteur. Une cinquantaine de communes seront concernées et quelque 40 000 hectares de terres seront réservés pour ce faire dans la wilaya de Tizi Ouzou. Avant de clore la rencontre, les organisateurs ont invité les agriculteurs et éleveurs participants à s'inscrire sur une liste avec leurs coordonnées en vue de prévoir une journée et fonder une association ou coopérative, afin de concrétiser leur principal objectif, qui est le label de l'huile d'olive extra vierge. M. Ider a déjà conçu une proposition d'esquisse d'appellation pour la filière oléicole, à savoir «Acvali n'Ath Ouaguenoun», qui englobera la contrée allant de Sidi Naâmane à Aghrib, en passant par Makouda, Boujilma, Ath Aïssa Mimoun, Ouaguenoun et Timizart, imitant par là, «Acvali n'Ath Ghobri», dont le représentant était sur place, et qui est en phase d'aboutissement. Sa contrée englobe Illoula, Ath Ziki, Bouzeguene, Ifigha, Idjer, Azazga, Yakouren, Zekri et Akerrou. Le terme «Acvali» en kabyle a été tiré de cette antique grande amphore (ou grande jarre), du fait de sa noblesse, fabriquée artisanalement en terre cuite et dans laquelle était conservée cette denrée vitale qu'est l'huile d'olive.