La direction du commerce de Biskra a chapeauté, dimanche dernier, en collaboration avec la direction de la formation et de l'enseignement professionnels, la chambre de l'artisanat et des métiers, et l'association de protection des consommateurs, Liakadha, une journée d'information sur le métier de coiffeuse. De nombreuses stagiaires et apprenties, des professionnelles et des spécialistes ont pris part à la manifestation. Enseignant la coiffure et l'esthétique au centre de formation et d'enseignement professionnels Fadéla Saâdane, qui a abrité cette journée d'information, Ouarda Bentaleb a ouvert les débats en présentant un aperçu historique sur ce métier, « qui est aussi un art requerant minutie et dextérité où le contact et les relations humaines sont cruciales et déterminantes », dira-t-elle, avant d'en expliquer les axes fondamentaux et les conditions d'exercice. Le thème, « L'artisanat entre réalités et perspectives », a été choisi par Belaïd Madhoui, de la CAM de Biskra, pour passer en revue la situation des métiers manuels. Khoudaïr Kraïba, président de Liakadha, a, quant à lui, mis en avant le « Rôle des associations de consommateurs dans un contexte concurrentiel ». Mebarka Medoukali et Aziza Belmabrouk, inspectrices au service de la qualité et de la répression des fraudes de la direction du commerce de Biskra, ont fait part, via une intervention commune fort instructive, du « Mode d'application des règles hygiéniques et sanitaires dans les salons de coiffure et d'esthétique ». Les infections et maladies contagieuses ayant pour foyer le cuir chevelu et les cheveux, la relation propreté-coiffure et les risques induits par l'utilisation des cosmétiques et des produits chimiques contrefaits, ont constitué les 3 volets de la communication du Dr Aïnouche. Elle a abordé, en des termes simples, les troubles muscolo-squelettiques produits par une mauvaise position de travail, la nécessité de porter des gants et des vêtements adaptés, et d'aérer le lieu de travail, lequel doit être doté de matériels et d'installation sanitaires idoines, d'extincteurs et d'une boîte de secours médical. Le choix des produits cosmétiques et d'hygiène utilisés et les effets d'une mauvaise conservation de ceux-ci, les produits considérés comme dangereux, tels le bismuth, les œstrogènes, et la prudence en recourant aux teintures capillaires, huiles essentielles, cires dépilatoires, onguents, algues et argile présentés comme étant « des produits naturels mais qui sont souvent de purs produits chimiques pouvant avoir des effets secondaires extrêmement graves sur la santé des clientes », dira cette dermatologue, ont constitué le menu des débats. Ce métier, souffrant d'énormes lacunes attribuées à « l'inconscience de certaines coiffeuses », est, selon les intervenants, astreignant et dangereux, à bien des égards, tant pour les praticiennes que pour les clientes ; il nécessite une attention de tous les instants et, désormais, de connaissances solides en chimie, en ergonomie, en gestion et même en économie pour être pratiqué dans les meilleures conditions hygiéniques et sanitaires. Interrogé sur l'opportunité de la tenue d'une telle rencontre, le directeur du commerce de Biskra, Abdallah Amara, dira : « Elle (la rencontre) s'inscrit dans le prolongement d'un constat malheureux et déplorable de la situation sanitaire des salons de coiffure et d'esthétique pour dames, effectué par les brigades d'inspection de la direction du commerce. La liberté d'entreprendre et de travailler impliquent l'obligation de se soumettre à la réglementation en vigueur et par là, améliorer les conditions de travail des coiffeuses et le confort et la sécurité des clientes. » Il fera savoir que 60 % des 200 salons de coiffure pour dames de la wilaya, dont une centaine sont implantés au chef-lieu, ne répondent aucunement aux critères légaux pour y exercer cette activité, et que les entorses à la réglementation comme l'utilisation de locaux inadaptés, de matériel obsolète et dangereux et de produits cosmétiques ne portant aucune indication sont légion. Notre interlocuteur plaide pour une réorganisation générale et profonde du métier de coiffeuse. « Ce qui n'est pas tiré par les cheveux », dira-t-il, pour finir sur une note d'humour.