Lyon, de notre correspondant Le mouvement du président de la République tourne autour de 32,2 % des voix, devant le parti Les Républicains (droite et centre) avec 21 %, le Front national (14 %), La France insoumise, 11 % et le Parti socialiste avec 10%. Le Parti communiste est en sixième position avec 3 %, autant qu'Europe écologie-Les Verts (3 %) et Debout la France (droite) avec 1 %. Au-delà de ces résultats prévus et annoncés par les sondages durant les quinze derniers jours, le principal enseignement du premier tour des élections législatives a révélé un certain ras le bol des Français, ce que le premier secrétaire du Parti socialiste a nommé dimanche soir « une fatigue démocratique ». En effet, le bon score du parti du Président ne peut pas effacer que 51% des inscrits ne se sont pas rendus aux urnes pour renouveler la chambre des députés. Soit près de 9% de moins par rapport en 2012. Un chiffre record de désaffection depuis le début de la Ve République en 1958. Ce scrutin faisait se déplacer dans les années 70 80 et 90 jusqu'à 80% des électeurs inscrits. Ce taux de participation ne cesse de décliner depuis le début des années 2000. Pour cette élection 2017, ce désintérêt constaté est dû en partie non négligeable au trop grand nombre de candidats par circonscription. Une moyenne de 14 à 15 candidats si on fait la moyenne nationale, avec des pointes par endroits jusqu'à 20 à 25 candidats. Difficile dans ces conditions de s'y retrouver. Pour le second tour qui interviendra dimanche 18 juin, il est fort probable que les électeurs seront plus nombreux pour départager les deux ou trois candidats restant en lice et que le parti de Macron, LREM s'attend à disposer d'une majorité de plus de 400 députés sur 577. Du jamais vu depuis très longtemps. On cite le ras de marée de la droite en 1993, les français choisissant d'envoyer à la Chambre une forte majorité contre le socialiste François Mitterrand alors président. Le deuxième enseignement est cependant la difficulté que pourrait avoir le président Emmanuel Macron pour appliquer son programme. Certes les électeurs lui ont donné quitus en envoyant de 400 à 440 députés de son mouvement politique La République en marche (LREM). Cependant, le poids des abstentionnistes sera très fort. 51% d'abstention, cela signifie une claire défiance vis-à-vis de Macron et un réservoir de contestation possible. En effet, si certains n'ont pas voté car le temps en ce dimanche 11 juin était très estival, beaucoup ne l'ont pas fait car ils ne se retrouvent pas dans la politique économique et sociale envisagée par Macron. Pas plus que dans celles des partis de gauche ou de droite pour lesquels ils ont indiqué clairement, lors de la présidentielle de mai, qu'ils n'en voulaient plus. Quant au Front national, de Marine Le Pen (qui sera enfin élue à Hénin Beaumont dimanche prochain), malgré son score favorable au premier tour, avec 14%, il aura peu de députés au final dimanche prochain en raison du rejet majoritaire de ce mouvement politique (on estime qu'il aura de 2 à 5 élus). Ce qui n'est pas le cas de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon qui fera une belle entrée sur les bancs de l'Assemblée nationale avec ses 11% de voix (entre 13 et 23 sièges). La gauche classique, celle du PS est en déconfiture confirmée avec les Ecologistes. Ils passent de la majorité absolue de 2012 à une trentaine de députés en 2017. Quant à la droite classique, représentée par le parti Les républicains, elle ne connaît pas le naufrage craint avec au contraire un beau résultat, après la chute fatale de leur candidat François Fillon à la présidentielle. Elle disposera de 100 à 132 sièges. C'est là un autre signal à Emmanuel Macron. Il a pu balayer la gauche dont il est un transfuge mais, à présent, même s'il prétend mener une politique ‘‘ni gauche-ni droite'', il ne pourra cependant pas faire l'impasse sur une opposition sur sa droite qui avait été très mal représentée à la présidentielle avec les affaires judiciaires de Fillon. Ce résultat prouve que la droite garde une vraie vitalité. Autre information capitale, sur 577 circonscriptions, 224 députés sortants ne se représentaient pas, ce qui montre le changement de visages qui interviendra dans la nouvelle mandature. Lire dans notre journal de mardi notre article dans la version papier d'El Watan