Un vaste programme d'actions de sensibilisation est en voie d'être lancé à travers les grands pôles économiques et industriels du pays. Pour mieux expliquer dans ses grands principes le mécanisme système généralisé de préférences (SGP) des USA, consacrant des avantages liés aux droits de douane pour l'accès de produits algériens sur le marché américain, un vaste programme d'actions de sensibilisation est en voie d'être lancé à travers les grands pôles économiques et industriels du pays. C'est ce qu'a annoncé son Excellence l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, David D. Pearce, en marge de sa récente visite officielle à Annaba où il a eu à s'entretenir avec la communauté des affaires de la région Est lors d'une réunion tenue au siège de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse Annaba. Par cette initiative qui illustre l'intérêt que porte son pays à l'Algérie, a t-il indiqué, les USA entendent raffermir leur présence sur le marché algérien à travers le renforcement et la diversification des relations commerciales entre les opérateurs économiques des deux côtés. Le premier rang, qu'occupent les USA parmi les pays clients de l'Algérie, assuré par un volume d'échanges commerciaux s'élevant à 21 milliards de dollars en 2009 -20 milliards d'achats de produits algériens contre 1 milliard de ventes de produits américains, semble stimuler le pays de l'oncle Sam à étendre sa vision sur d'autres secteurs d'activité, notamment dans les transferts de technologie, les services et la production, et les articles textiles artisanaux entre autres tout particulièrement concernés par le système SGP. En la matière, la région Est du pays regorge de potentialités, d'où l'intérêt affiché par ses industriels lorsque l'hôte américain avait évoqué la visite, au mois de mai prochain, d'une délégation de plus d'une cinquantaine d'hommes d'affaires appelés à rencontrer leurs homologues algériens. En concluant un accord avec les USA dans ce secteur d'activité (articles textiles artisanaux), l'Algérie pourra ainsi rejoindre plusieurs autres pays dont ceux arabes où de tels accord sont déjà en vigueur, à l'instar du Maroc, de la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie. Pour les opérateurs contactés, le retard mis par notre pays à conquérir le marché US demeure inexpliqué sachant qu'il était parmi les premiers à bénéficier de l'éligibilité au SGP des Etats-Unis. Ces derniers, avaient en effet, décidé d'accepter sa candidature en 2005, tant en raison de la qualité des relations entre les deux pays que pour tenir compte des réformes économiques réalisées, notamment en matière de droits de propriété intellectuelle. Mieux encore, c'est sous impulsion que le boulevard américain a été ouvert aux produits des pays en développement avec l'exemption des droits douaniers. A cet effet, en 1964, a souligné Mohamed Erridha Boushaba, industriel et membre de la CCI Seybouse, l'Algérie, au nom du groupe des 77 pays en voie de développement (PVD), avait proposé la convocation d'une conférence internationale destinée à préparer un nouvel ordre économique mondial. Quelques années plus tard, afin de favoriser la croissance des PVD, les pays industrialisés accepteront d'ouvrir les portes de leurs marchés, en franchise de droits de douane pour certains produits issus de PVD avec comme cadre institutionnel le SGP USA. Et de rappeler que pour avoir réussi à décrocher son éligibilité à ce système, notre pays devait préalablement répondre à des critères très stricts. Les critères essentiels, énumère notre interlocuteur, sont les suivants : ne pas être un pays à économie dirigée, être membre du Fonds monétaire international (FMI) et de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), ne pas avoir eu à aider ou à accorder refuge à un individu ou groupement ayant commis un acte terroriste et être en stricte conformité avec les exigences et engagements internationaux en matière de droits des travailleurs. Toutefois, les opérateurs économiques restent sceptiques quant à la possibilité d'aboutir à l'édification d'une solide et fructueuse politique de partenariat, maillon fort de toutes relations bilatérales, eu égard aux nouveaux recadrages pris par le gouvernement en matière d'investissement étranger.