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Ce qu'il faut garder et ce qu'il faut corriger, avant que l'irréparable ne se produise...
Stratégie industrielle de M. Temmar
Publié dans El Watan le 10 - 09 - 2007

« La stratégie n'est pas un travail que l'on fait tous les jours, elle détermine le destin de la nation. »
Hamid Temmar
Au début de l'année 2007, ce qu'on attendait depuis longtemps fut enfin annoncé : une stratégie industrielle audacieuse pour notre pays. Toutefois, il ne suffit pas qu'une stratégie soit audacieuse, il faut également qu'elle soit raisonnable et que ses risques en cas d'échec ne soient pas démesurés.
C'est pourquoi nous intervenons à travers cet article. Si nos experts du ministère de l'Industrie acceptent de revoir certaines de leurs orientations, cette stratégie permettra peut-être le décollage économique de l'Algérie. Si elle reste telle qu'elle et qu'elle échoue, ce sera une catastrophe pour le peuple algérien, une catastrophe qui lui coûtera très cher, et pendant plusieurs décennies ! La question que chaque Algérien a tout à fait le droit de poser est donc la suivante : Quelles sont les zones d'ombre qu'il faut cerner et corriger à temps afin de minimiser les risques d'échec (qui, selon la version actuelle, sont trop élevés) ? Et quels sont les points forts et les idées phares qu'il faut développer, renforcer, et dont il faut planifier rigoureusement la mise en œuvre afin d'optimiser les chances de succès ? Cette stratégie industrielle fut élaborée par une équipe d'experts algériens (qui se sont apparemment inspirés de l'expérience sud-coréenne de décollage économique). Elle fut, par la suite, présentée au cours du premier semestre 2007 par Hamid Temmar, notre actuel ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. La dite stratégie se base sur le développement de branches industrielles spécifiques qui ont été retenues, d'après ces experts, en raison de leurs forts potentiels et des capacités d'entraînement qu'elles peuvent exercer sur d'autres activités économiques. Ces branches sont en trois catégories, choisies, toujours selon nos experts, d'après les priorités de l'économie du marché. La première catégorie concerne « la sidérurgie, la pétrochimie, les engrais et les matériaux de construction » qu'ils jugent urgent à développer. En deuxième phase, ils prévoient de lancer rapidement les domaines de la mécanique, la pharmaceutique et l'électronique. Enfin, ils aspirent en troisième phase à se lancer dans les industries lourdes, telles que la construction automobile et les technologies de l'information et de la communication (TIC). Toutes ces activités seront déployées dans des zones d'activités industrielles intégrées (ZAII) qui seront les futurs grands pôles de l'économie nationale. Trois types de zones sont distinguées :
Les pôles de compétitivité (ou zones polyvalentes) abritant des activités industrielles polyvalentes localisés à Alger, Blida, Oran-Mostaganem, Annaba, Sétif-Bordj Bou Arréridj, Boumerdès-Tizi Ouzou et Ghardaïa-Hassi R'mel.
Les technopoles de Sidi Abdellah (TIC), Béjaïa (agroalimentaire et plate-forme d'exportation) et Sidi Bel Abbès (électronique).
Et enfin, les zones spécialisées qui seront implantées à Arzew, Hassi Messaoud, Skikda et Oran. D'après les experts du ministère, le choix de ces régions repose sur leur aptitude à développer très vite, et d'une manière efficace, des industries, d'abord parce qu'il s'agit de zones où l'industrie existe déjà, et puis parce qu'elles sont prédisposées en matière d'infrastructures et de services (même s'il sera parfois nécessaire d'ajouter des ports et des routes). D'après ces mêmes experts, le futur recentrage du secteur industriel public se fera, à titre exclusif, sur des activités de hautes technologies. Les investissements directs étrangers (IDE) sont présentés comme étant l'élément fondamental de cette stratégie, car supposés être les véritables vecteurs de la technologie. Quant à l'innovation, elle est considérée comme une nécessité absolue, indispensable à la survie même de nos industries, dans cette ère de mondialisation. Selon les mêmes sources, la mise en œuvre de cette stratégie industrielle très ambitieuse est conditionnée par la promotion des ressources humaines. D'après les estimations des experts, le déficit en formation est tel, qu'il requiert pas moins de 120 millions d'heures de formation, afin de répondre aux besoins de restructurations et redéploiements industriels projetés. D'autre part, il est estimé que les entreprises nationales en activité ont un grand besoin de mise à niveau pour améliorer la qualité de leur management, systématiser l'usage de l'informatique et des TIC, et, de ce fait, plus d'un milliard de dollars devra être affecté à ses besoins en priorité. La recherche-développement, censée promouvoir l'indispensable effort d'innovation, pourrait être dynamisée à la faveur d'un partenariat avec les centres de recherche et les universités. Des mesures incitatives ont donc été prévues pour encourager ce type de collaborations (1,42 milliard de dollars sont affectés au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour les cinq prochaines années). Toutefois, la question reste totalement ouverte concernant le montant global des capitaux qui vont être mobilisés pour effectuer ce grand redéploiement industriel en Algérie (rappelons, à titre indicatif, que pour le seul domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC), quelque 2,75 milliards de dollars ont été déboursés pour la seule année 2007...). Même si nous saluons les efforts louables de nos experts du ministère de l'Industrie, il y a certains points sur lesquels nous sommes loin d'être d'accord avec eux :
Le « Livre bleu » coréen
1- Quand nos experts précisent que le recentrage du secteur industriel public se fera, à titre exclusif, sur des activités de haute technologie, et que cela est largement inspiré de l'exemple sud-coréen, comment allons-nous, à titre exclusif, miser sur la haute technologie, alors que les technologies de base, dont les brevets sont depuis longtemps tombés dans le domaine public, sont loin d'être encore maîtrisés ? (De simples visites dans nos usines en Algérie nous montrent clairement que notre dépendance technologique ne concerne pas seulement les hautes technologies). Comment pouvons-nous, par exemple, miser sur la technologie des lasers bleus, quand nous importons encore nos diodes électroluminescentes, et que leur technologie est loin d'être maîtrisée ? Bien sûr que nous n'allons pas inciter nos acteurs industriels à réinventer la roue, mais les technologies de base doivent impérativement être largement maîtrisées avant de s'attaquer aux hautes technologies. Veillons donc à ne jamais placer la charrue avant les bœufs, surtout quand nous ambitionnons de mettre au point une stratégie d'une telle ampleur. Et veillons encore plus à ne pas trop compter sur l'avis des concurrents pour nous mettre sur la voie de la réussite économique. Quand les autorités sud-coréennes nous ont élaboré un processus intitulé Livre bleu qui avait pour mission de porter des analyses et des conseils pour notre ministère de la Participation concernant l'actuelle stratégie industrielle, nous sommes restés plus ou moins sceptiques quant à la qualité de ces conseils, car aucun être sensé ne peut donner les véritables recettes de sa réussite à un éventuel futur concurrent. Aussi, quand la stratégie fut publiquement présentée et que le ministre a déclaré que « l'Algérie s'est inspirée de l'expérience sud-coréenne pour appliquer sa stratégie industrielle », nous sommes réellement tombés de haut, et ces paroles ont plutôt confirmé nos soupçons concernant la valeur réelle de ce Livre bleu... Comment voulez-vous que les Sud-Coréens, qui voient l'Algérie comme un pays, je cite, « qui possède des ressources naturelles abondantes, un excellent accès aux différents marchés internationaux, notamment européen, moyen-oriental et africain, et un marché domestique immense », puissent-ils réellement nous guider sur la voie d'une véritable industrialisation qui nous permettrait alors d'exploiter entièrement et directement nos abondantes ressources naturelles, de profiter sans intermédiaires de toutes les opportunités de marchés qui nous entourent, et, enfin, qui permettrait à nos industriels nationaux d'être capables de dominer notre immense marché domestique ?! Réfléchissons un peu. N'est-ce pas un consortium composé de cinq compagnies sud-coréennes qui va assurer les grands chantiers des nouvelles villes de Bouinan (Blida) et de Sidi Abdallah (ouest d'Alger) — futurs grands pôles industriels prônés par l'actuelle stratégie industrielle élaborée en suivant l'expertise et les conseils sud-coréens... Et ce grand chantier de la nouvelle ville de Ghardaïa, n'est-il pas programmé pour devenir un pôle intégré d'agriculture et d'agroalimentaire à travers lequel les Sud-Coréens visent non seulement le marché local algérien, mais comptent en faire une plate-forme de production et d'exportation vers les marchés africains et européens (d'autant plus qu'en 2017, entrera en vigueur la zone de libre échange entre l'Algérie et l'Union européenne). D'autre part, notons que les Sud-Coréens, je cite, « ont besoin des ressources naturelles algériennes pour alimenter la forte croissance que planifIe ce ‘‘dragon'' asiatique ». Vers 2020, la Corée du Sud, projette de passer entre la 8e et la 10e puissance économique mondiale » ! Et pour finir, reprenons ces termes de Oh Young-Ho, vice-ministre coréen de l'Industrie, de l'Energie et du Commerce, qui affirme en toute clarté que « la Corée du Sud accorde un intérêt particulier aux richesses minières importantes que recèle l'Algérie » ! Sans commentaire...
Le droit à l'erreur ? Mais faisons tout de même remarquer à nos experts qu'une différence colossale existe entre faire de l'Algérie un pays industrialisé et exportateur, et en faire une plate-forme de production et d'exportation afin que les jeunes pays industrialisés d'Asie puissent mieux dominer les marchés africains et européens qui nous entourent (et pour couronner le tout, en les exonérant d'impôts sur les bénéfices) ! Nos experts veulent-ils réellement transformer leur pays en bête de somme ? Ce pays, d'un million et demi de martyrs et de la plus brillante et courageuse révolution du XXe siècle, ne mérite certainement pas cela ! (et que les Sud-Coréens, actuellement présents en Algérie, ne prennent pas mal cet avis, car nous cherchons les intérêts de notre pays, exactement comme eux cherchent les intérêts du leur...)
2- Quand nos experts misent sur les Investissements directs étrangers (IDE) pour amorcer et entretenir l'industrialisation de notre pays. Nous sommes alors dans l'obligation d'insister sur certains faits que ni le peuple ni l'élite ne doivent ignorer. Nous vivons actuellement une guerre économique féroce que nous ne pouvons négliger, car la mondialisation nous jette malgré nous au beau milieu de ses rudes batailles (malheureusement, non pas comme des protagonistes technologiquement puissants et industriellement autonomes, mais comme les détenteurs de matières premières et de grands marchés intérieurs, qu'il faut avantageusement dominer et exploiter afin d'en extraire le maximum de profits). Il ne s'agit pas là de diaboliser les nations puissantes, mais d'insister sur le fait que chaque nation, qu'elle soit développée ou pas, cherche en premier lieu et avant toute chose ses propres intérêts, ce qui est tout à fait légitime. Dans le contexte de cette économie globalisée, les pays industrialisés encouragent leurs entreprises à porter haut leurs couleurs en les mettant en état d'innover, d'exporter sans cesse davantage, de s'implanter à l'étranger (IDE), etc. Et là, je demande à nos experts du ministère de l'Industrie s'ils comptent sérieusement sur ces IDE pour que soit amorcé le processus d'une véritable industrialisation de notre pays ? Cela nous rappellera alors ceux qui pensaient que le régime colonial en Algérie allait un jour spontanément donner son plein droit au peuple algérien. Mais il a bien fallu la sueur et le sang de ses fils pour que ce peuple ait acquis ces droits. Les leçons de l'histoire sont toujours des plus utiles. Aujourd'hui encore, le peuple ne doit pas compter sans la sueur de ses fils, leur matière grise et leur implacable volonté, s'il veut que ces IDE en Algérie puissent un jour donner un quelconque fruit. Et concernant cette question, écoutons également l'avis de Abdelhak Lamiri, qui est un expert économiste et docteur en sciences de gestion en Californie (USA), quand il indique que « ce n'est pas uniquement la stratégie qui est trop orientée sur les IDE, mais surtout toutes les politiques économiques nationales qui sont orientées vers l'étranger. (... ) Et que risque-t-on alors ? D'ici quelques années, 80% des secteurs industriels et bancaires de l'Algérie seront entre les mains des étrangers. » (et à ce propos, nous dirons justement que nous sommes réellement peinés quand nous voyons cette stratégie industrielle si implacable avec certaines de nos industries nationales comme celles du textile et du cuir, qu'elle considère comme « cliniquement mortes » et donc complètement irrécupérables, au moment même où elle montre beaucoup de largesses avec les sociétés étrangères, en projetant par exemple d'exonérer les IDE exportatrices de tout impôt sur les bénéfices ! Est-ce que cette stratégie est réellement faite dans l'intérêt des Algériens ou pour instaurer un colonialisme économique et industriel en Algérie ? (Nous nous posons sérieusement cette question... ). Rappelons tout de même, que le ministre de l'Industrie a répondu à ce genre de critiques en indiquant qu'« on ne peut pas penser à l'investissement direct étranger (IDE) sans que, par ailleurs, nous ne puissions renforcer nos entreprises, par le code d'investissement mais surtout par un grand programme de mise à niveau que nous souhaitons mettre en œuvre ». Très bien, Monsieur le ministre, c'est justement ce grand programme de mise à niveau (en profondeur et non superficielle) de nos entreprises nationales privées et publiques qui devra être au cœur de cette stratégie industrielle ambitieuse que vous proposez au peuple algérien pour les 10 au 15 prochaines années. Et comme c'est justement ce peuple qui payera la mise en œuvre de cette stratégie (en partie grâce à ses puits de pétrole — en cours d'épuisement, et en partie grâce à ses impôts), nous pensons qu'il est légitime qu'on lui présente, impérativement, les détails de ce grand programme et que son élite intellectuelle et scientifique ainsi que son émergeante (mais encore fragile) élite industrielle nationale) puissent émettre leur avis et, si c'est bon, accorder leur feu vert avant que quoi que ce soit ne soit définitivement adopté par le gouvernement. Pourquoi insistons-nous tant sur ces points ?
Pour deux principales raisons :
1- Nous pressentons d'après les orientations actuelles de l'élite gouvernante que nous allons répéter les mêmes erreurs que celles commises dans les années 1970. Notre défunt Boumediène, Belaïd Abdeslam et son équipe avaient, à l'époque, le droit de se tromper et de faire de lourdes erreurs. Mais nous aujourd'hui, nous n'avons plus ce droit ; ou plutôt, nous n'avons aucun droit de répéter les mêmes erreurs, après avoir passé 40 ans à faire payer au peuple leurs conséquences et à faire assimiler à son élite les cruelles leçons qu'il ne faudra plus jamais oublier !
2- Nous voulons que notre élite gouvernante ne fasse pas cavalier seul sur une question aussi cruciale, car les enjeux sont trop importants et les risques en cas d'échec sont majeurs. Nous souhaitons qu'elle s'aligne avec l'élite intellectuelle et l'élite scientifique en ce qui concerne l'importance primordiale qui devra être accordée au secteur industriel national public et surtout privé : ce secteur doit être le fer de lance de la stratégie industrielle qui devra être proposée d'abord au peuple algérien, puis par la suite à son gouvernement (car, rappelons-le encore, ce n'est pas le gouvernement qui va payer la facture, mais bien le peuple).
3- Quand nos experts bâtissent l'essentielle de leur stratégie sur la mise en place d'imposantes ZAII et de grandes technopôles. Et là, nous voudrions savoir comment nos experts comptent-ils procéder pour cela, car il ne suffit pas de donner au ministre des propositions grandioses aux retombées miraculeuses, il faudrait aussi lui préciser par quels moyens accessibles allons-nous les réaliser ?! Comment vont-ils transformer des zones aux infrastructures industrielles très souvent obsolètes et dépassées en grandes technopôles créatives, innovantes et compétitives sur la scène économique. Je pense que pour cela, il nous faudra absolument disposer d'une baguette magique, et si ce n'est pas le cas alors, nous devrions remettre les pieds sur terre et proposer des mesures réalisables avec des moyens raisonnables car nous serons appelés, dans un avenir proche ou lointain, à rendre compte au peuple de ce que nous aurions fait de son argent lorsque son pétrole coulait à flots ! (rappelez-vous ce que nous ont coûté les grands projets de l'industrie industrialisante des années 1970, et les résultats plus que décevants que nous avons par la suite récoltés - même si nous saluons la mémoire de ces grands hommes qui après avoir arraché l'indépendance de l'Algérie voulaient entreprendre son décollage économique, l'échec de leur entreprise ne devra jamais remettre en question la valeur de ces grands noms de l'histoire algérienne, et notre reconnaissance de tous leurs efforts).
4- Quand nos experts prônent de généraliser l'innovation, nous leur demandons comment veulent-ils généraliser l'innovation alors que selon les constatations du ministre de l'Industrie, « la plupart des entreprises algériennes sont situées aux dernières étapes de transformation des produits ». Comment pouvons-nous penser à l'innovation quand nous sommes presque à 100% dépendants des technologies provenant de l'étranger. Regardons, par exemple, les pays émergents, ce n'est qu'après vingt ou trente ans d'imitation systématique, et après avoir atteint un niveau appréciable de maîtrise de diverses technologies de base et de pointe, qu'ils se sont mis à miser sur l'innovation. Certains objecteront peut-être en disant que déjà la somme considérable de 1,42 milliard de dollars (100 milliards de dinars) a bel et bien été affectée au secteur de la recherche scientifique, afin que les efforts de recherche puissent accompagner le programme d'industrialisation, et pourquoi pas servir l'innovation dans nos entreprises. Soyons objectifs ! Pensez-vous sérieusement que ces 1,42 milliard de dollars (ou même 10 milliards de dollars) puissent, à eux seuls, radicalement modifier une lourde tradition de recherche scientifique qui depuis bientôt 40 ans maintenant demeure presque complètement déconnectée des besoins économiques et industriels de notre pays. Bien sûr que non ! Et c'est à cause de cela qu'il faudra que cet argent soit impérativement accompagné d'un rigoureux programme de réorientation de notre recherche scientifique, universitaire ou autre. Mais précisons, au passage, que cet important programme ne doit absolument pas être préparé et discuté à huis clos (en se basant sur l'avis d'experts étrangers très soucieux de l'intérêt des Algériens... ), puis envoyé au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour exécution. Il faut que l'élite intellectuelle, scientifique et industrielle de notre pays soit largement informée de ses détails et que son avis soit sérieusement pris en considération. C'est le seul moyen pour que les précieuses ressources humaines, dont parlent si souvent le ministre de l'Industrie et le chef du gouvernement, puissent effectivement être mobilisées pour servir l'effort d'industrialisation qui est en cours de lancement. Et le mot de la fin... Ce sera cette très belle phrase de M. Temmar, que nous avons ressentie comme une extraordinaire bouffée d'air frais, quand il dit , concernant la procédure de mise à niveau technologique et industrielle de l'Algérie : « Il s'agit d'acheter des produits (technologiques), les maîtriser, les copier, les améliorer, les produire et enfin les exporter. » Pourquoi n'avons-nous pas trouvé trace de cette idée phare quand la stratégie industrielle fut élaborée et proposée au gouvernement et aux acteurs économiques. Pourquoi nos experts n'ont-ils pas construit leur stratégie autour de ce principe qui est justement prôné par leur propre ministre ? Pourquoi le plus important fut-il relégué au second plan et le superflu (au montant exorbitant) fut-il présenté comme étant l'essentiel ? Autant de questions auxquelles il faudra donner des réponses avant que cette stratégie industrielle ne soit mise en œuvre. Pour finir, je dirai que je n'ai probablement pas été très tendre avec tous ces braves experts algériens qui ont passé de longs mois, voire des années, à élaborer cette stratégie qui, selon eux, et d'après leur conception des choses, devra permettre à notre pays de faire de grands pas vers un avenir meilleur. Malheureusement, l'enjeu est trop important pour que notre premier souci soit d'être tendres les uns avec les autres...
N. B. : Pour ne pas trop encombrer ce document, nous n'avons pas indiqué les références des nombreuses informations et citations, mais tout est disponible dans les archives de nos quotidiens algériens sur internet.


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