Les contrôleurs des prix et de la lutte contre la fraude de la direction du commerce de la wilaya d'Oran ont observé, hier matin, un sit-in à l'intérieur de cette direction pour dénoncer la suspension «abusive» de trois de leurs collègues, qui ont été sanctionnés à deux reprises, depuis mars dernier, pour «manquements professionnels». «Nous avons été sanctionnés en mars dernier sans questionnaire et sans passer par la commission paritaire. Nous avons reçu une mise à pied de deux jours et une mutation vers d'autres inspections du commerce. Plus grave, le 11 juin en cours, nous avons fait l'objet de nouvelles sanctions aggravées pour les mêmes faits sans respect aucun de la réglementation en vigueur. Nous avons été, cette fois-ci, suspendus pour six mois assortis d'une ponction de 50% de nos salaires. Ce sont des sanctions abusives et arbitraires. Nous n'avons commis aucune faute professionnelle et plus important encore : la procédure légale n'a pas été respectée par l'administration», dénonce l'un des trois contrôleurs sanctionnés. Et d'enchaîner: «Tout a commencé suite à un contrôle de routine de cinq conteneurs au port d'Oran. Nous avons contrôlé deux conteneurs alors que pour les trois autres, nous avons relevé uniquement des échantillons. Quelques jours après, les éléments de la Gendarmerie nationale ont saisi les cinq conteneurs après la découverte d'articles de friperie. Le comble dans cette histoire, c'est qu'en tant que contrôleurs du commerce, nous avons pour prérogatives de vérifier uniquement l'étiquetage de la marchandise. Le contrôle de fraude et des fausses déclarations relève des Douanes». Ce mouvement, qui a été encadré par la section syndicale UGTA de la direction du commerce, a été aussi une occasion pour les contrôleurs de protester contre les conditions difficiles de travail. «Il ne se passe pas un jour sans qu'un ou plusieurs agents soient menacés, malmenés et tabassés», lance en colère ce contrôleur. «Nous exigeons une protection policière, surtout durant la permanence nocturne», lance un autre. Des syndicalistes que nous avons interrogés soutiennent que les doléances des 250 contrôleurs ont été transmises à la direction du commerce tout en promettant de durcir le mouvement de contestation si ces revendications ne sont pas prises en considération dans les jours à venir.