Après l'annonce, avant-hier, de M. Belkhadem, SG du FLN, qui a plaidé en faveur de la promulgation d'un décret présidentiel pour mettre en œuvre la 6e incidence, portant révocation des « indus élus », précédé, quelques jours avant, par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a également déclaré l'organisation des élections locales partielles en Kabylie, les principaux partis politiques concernés par la dissolution de ces assemblées, le FFS et le PT, semblent plus que jamais perplexes pour ne pas dire embarrassés. Le PT, par la voix de son député Djelloul Djoudi, joint hier par téléphone, affirme que le PT n'a reçu aucune invitation de la part du gouvernement au sujet de la 6e incidence. Aussi, notre interlocuteur nie toute prise de langue ou négociation avec l'Exécutif. « Lorsque le parti sera destinataire d'une invitation, la direction du PT se prononcera à ce moment », dira M. Djoudi. Au sujet d'une éventualité d'un décret présidentiel promulguant la dissolution des assemblées en Kabylie, le chargé de communication du PT s'est montré avare en mots en se contentant de dire : « Dans ce cas de figure, la direction du parti dira son dernier mot. » Pour le FFS, son chargé de communication, Karim Tabou, était injoignable le long de la journée d'hier. Cependant, en réaction à la déclaration du chef du gouvernement, vendredi dernier, Karim Tabou ne s'est pas montré tendre avec Ahmed Ouyahia. Le chargé de communication du FFS a rejeté « dans le fond et dans la forme » l'annonce du chef du gouvernement d'organiser des élections partielles en Kabylie et, par ricochet, dissoudre les APC et APW actuelles. Pour le FFS, le chef du gouvernement tend à gérer la 6e incidence « comme s'il s'agit de gérer les affaires internes du RND ». Tout indique que le FFS, majoritaire dans l'ensemble des APC et APW visées par l'incidence des archs, ne lâchera pas facilement du lest. Mais la déclaration de M. Belkhadem va, sans nul doute, changer la donne au sein du doyen de l'opposition. Les tractations, à défaut de négociations, pourraient s'avérer utiles pour sortir du labyrinthe de la crise de Kabylie. Car satisfaire à la fois les archs et les partis vainqueurs des élections locales de 2002, c'est loin d'être une sinécure. C'est dire que le décret présidentiel, comme souhaité par M. Belkhadem, est appelé à apaiser deux parties antinomiques au lieu d'exacerber la tension.