Ce sont pas moins de seize individus à avoir comparu, avant-hier, devant la cour de Sidi Bel Abbès pour répondre des griefs retenus contre eux par le parquet dans une affaire de terrorisme qui remonte à l'année 2003. Le 1er décembre 2003, plus exactement, au quartier le Landeau de Sidi Bel Abbès, un violent accrochage entre un groupuscule armé et les forces de sécurité se solde par l'élimination de deux terroristes et l'arrestation d'un troisième, grièvement blessé. Quelques mois après, plusieurs réseaux de soutien au terrorisme sont démantelés en ville et dans des localités avoisinantes. Avant-hier, au terme d'un long procès qui a vu défiler inculpés, avocats de la défense et autres témoins, le principal accusé Hamdaoui Kouider est condamné à la peine capitale pour « constitution d'une cellule terroriste, atteinte à la sûreté de l'Etat, création d'un climat d'insécurité, destruction de biens d'autrui, meurtre avec préméditation et guet-apens contre des éléments de l'armée », attentats perpétrés dans la wilaya de Chlef et qui ont coûté la vie à dix militaires. Il aurait reconnu lors de son interrogatoire qu'« il s'est rendu à Sidi Bel Abbès pour collecter de l'argent et racketter quelques richissimes personnalités de la ville sollicitant, pour ce faire, l'aide d'une personne bien introduite dans les rouages de la finance locale ». S'agissant de sa participation à un attentat terroriste dans la wilaya de Chlef, Hamdaoui Kouider a nié en bloc devant la cour avoir fait partie du groupe qui a perpétré cette tuerie. Déjà condamné pour faits de terrorisme, il bénéficiera de la loi portant concorde civile, en 1999, après avoir purgé plusieurs années en prison. Dès sa sortie de prison, selon le prétexte qu'il aurait fait l'objet de représailles de la part des forces de sécurité, il rejoindra le groupe de l'émir Benslim Mohamed alias Aboudjafaar, dans les maquis de Relizane. Selon ses dires, « pendant deux ans, il s'est occupé seulement de l'approvisionnement et de la logistique sans prendre part à une quelconque action armée ! » Un autre prévenu, Z. A., a écopé de 15 ans de réclusion criminelle pour appartenance à un groupe terroriste armé. Pour le même chef d'accusation, des peines d'emprisonnement de 2 et 5 ans ferme ont été prononcées à l'encontre de quatre autres prévenus. Par ailleurs, les autres accusés ont été acquittés par la cour, sauf les dénommés K. H. et A. A., en fuite, qui se sont vu infliger une peine de 20 ans de prison par contumace.