Plus de 50 incendies et départs de feu ont été enregistrés rien que dans les journées d'hier et d'avant-hier, apprend-on. Hier, parmi les 24 incendies repérés à travers le territoire de la wilaya, au moins quatre étaient importants, selon le capitaine Soufi, chargé de communication à la Protection civile de Béjaïa. C'est le cas à Ouzellaguene, plus précisément du côté du village Nesroune, où les flammes ont menacé les habitations. Dans cette région montagneuse et boisée, qui se situe non loin du lieu du Congrès de la Soummam, les habitants ont lutté contre les flammes aux côtés des éléments de la Protection civile et de la Conservation des forêts. Mais jusqu'au moment où nous écrivions ces lignes, vers 18h, l'incendie, qui s'est déclenché tôt le matin, n'était pas encore éteint. Des feux de même intensité ont été signalés dans les communes de Feraoune, El Kseur, Boukhelifa, Akfadou, Tibane, et Toudja. Sept importants incendies étaient en cours hier, indique Abane Lehlal, responsable à la Conservation des forêts de Béjaïa, précisant qu'ils ont eu lieu dans des terrains privés. Pour venir à bout des flammes, tous les moyens humains et matériels ont été déployés sur le terrain, assure le capitaine Soufi, sans donner plus de détails sur la nature de ces moyens et le nombre d'agents mobilisés. Toutefois, la simultanéité des départs de feu, la nature du relief et l'insuffisance des moyens rendent la mission difficile. Si aucune perte humaine n'est enregistrée pour le moment, d'importants dégâts ont été causés à la nature et aux vergers. En l'espace de quelques jours seulement, ce sont pas moins de 500 hectares de couvert végétal qui sont partis en fumée à Béjaïa, et ce, sans compter les dégâts occasionnés par les incendies en cours, indique Abane Lehlal. Et de préciser que la broussaille constitue la majorité (70%) des espaces ravagés. Il convient de signaler que les populations vivant dans ou près des communes touchées par les incendies ont vécu un véritable enfer à cause de la chaleur, les odeurs de brûlé et de la fumée. Jugeant insuffisant les moyens de lutte contre les feux mobilisés par l'Etat alors que la situation est «grave», certains habitants ont appelé à la mise en place d'une cellule de crise.