Hantés par les séismes qui frappent ces jours-ci différents pays au monde, les habitants restant dans les anciennes habitations de Haï El Baraka, à l'ancien centre-ville de Baraki, craignent qu'une secousse tellurique frappe la région. « Dès maintenant, on voit des morceaux du plafond s'effondrer », assure un père de famille qui partage 3 pièces avec ses 4 frères mariés au pavillon « L », devant être démoli pour reloger ses occupants dans de nouveaux logements à la fin de l'année dernière. Mais plus de 800 familles sont restées dans ce site précaire depuis le transfert, en novembre 2008, de 400 familles, et attendent toujours les logements en chantier qui sont juste en face du site. Au début de l'année 2010, la commission de recensement a été de nouveau dépêchée par la daïra de Baraki. « On nous a avancé qu'avant l'été 2010, le relogement sera fait par tranches en fonction du nombre d'appartements réalisés », affirme un membre du comité de quartier. Nombreux sont les chefs de famille rencontrés dans le tas qui expriment leurs craintes que le calvaire durera encore longtemps. « On nous a promis encore, mais les travaux de construction sont à l'arrêt à cause d'une pénurie de ciment », explique notre interlocuteur sur un ton pessimiste. Plusieurs autres habitants de la cité s'interrogent sur le sort de plus de 560 logements achevés il y a quelques semaines au niveau de Haouch Mihoub, en plus des 180 autres logements réalisés à Bentalha. « On craint qu'ils soient affectés à des personnes étrangères à Baraki », se désole un occupant d'une habitation de ce site réalisé dans les années 1950, et où les conditions de vie sont devenues insupportables. Les allergies, l'asthme, en plus des rhumatismes atteignent gravement des personnes de différentes tranches d'âge. « On ne peut pas effectuer des travaux d'entretien sur les fissures des murs ou des plafonds, puisqu'on nous a promis, à maintes reprises, l'imminent relogement dans de nouveaux appartements, mais rien n'a été réalisé », affirment, dépités, les résidants du site. Enfin, le regain d'intempéries ravive les craintes de subir les conséquences d'une quelconque catastrophe naturelle, se plaint R. Rachid, 53 ans, père de 5 enfants, qui partage 2 pièces avec ses 3 frères.