Les week-ends, surtout, le retour des estivants des plages de Collo devient un véritable cauchemar. Il suffit de se rapprocher de la ville de Kerkera, distante de 10 km de Collo, pour se retrouver piégé dans un embouteillage digne des grandes métropoles. Estivants devant regagner Constantine, Guelma, Batna, Biskra et d'autres villes de l'intérieur du pays se retrouvent, à chaque fois, contraints de patienter durant plus d'une heure pour se permettre de sortir de la ville de Kerkera, d'appuyer enfin sur le champignon et de prendre réellement la route. Etant un passage obligé desservant la ville de Collo, et de là, toutes les plages du massif, le tronçon passant par la ville de Kerkera, long de plus d'un kilomètre, ne suffit désormais plus à contenir le flux du trafic. Chaque après-midi, les mêmes scènes d'embouteillages se répètent, souvent à partir de 16 h et peuvent durer des heures. «C'est perturbant» avance un estivant constantinois, venu en famille. «Perturbant, parce qu'on ne cesse de penser au retour dès qu'on arrive sur les plages de Collo. C'est vrai que les gendarmes font de leur mieux pour réguler ce trafic intense, mais n'empêche, ce passage par Kerkera devient la hantise de tout estivant», ajoute-t-il. Certains rejettent la balle sur les estivants eux-mêmes. Ils estiment que l'embouteillage qui se forme le long de l'artère principale de Kerkera serait essentiellement causé par le stationnement des estivants, qui, à leur retour, garent leurs véhicules anarchiquement et sortent s'approvisionner auprès des marchands longeant cette avenue. D'autres jugent que le problème est ailleurs «La saison estivale a de tout temps été génératrice de bienfaits pour les commerçants de Kerkera. Au contraire, il est utile que les usagers s'arrêtent pour s'approvisionner dans cette commune déshéritée et apporter un peu de vie à ses habitants. Le problème réside plutôt dans l'absence de tout projet d'élargissement des chaussées ou d'aménagement de nouvelles bifurcations», rétorque un habitant de Kerkera. En parlant de bifurcation, des estivants évoquent l'existence d'une route secondaire que certains connaisseurs des lieux utilisent avant d'arriver à Kerkera. «Cette route se situe à gauche, à moins d'un kilomètre de Kerkera. C'est vrai qu'en l'empruntant on peut circuler librement, mais le problème est qu'elle mène au village de Kerkera où on retrouve alors les mêmes étranglements. Il y a une autre route de désengorgement qu'on peut emprunter pour éviter le centre du village, mais faut-il encore l'aménager», témoignent des habitués des plages de Collo. On aura beau tenter d'approcher des élus de la commune de Kerkera en vue d'évoquer ce problème qui nuit considérablement à l'ensemble du massif de Collo, mais apparemment, ils avaient d'autres préoccupations de fin de mandat et les députés ne sont certainement plus au courant de leurs contrées. Après cela, on viendra vous énumérer les atouts touristiques de Collo ! Collo et ses belles plages qu'on a sans vergogne mises au bout d'un entonnoir.