L'enquête pour identifier les auteurs de l'infanticide est en cours, mais elle risque fort peu d'aboutir au regard du mince nombre d'indices relevés. Bien qu'à Aïn Témouchent, les abandons de nourrissons sont peu fréquents, en l'espace d'une semaine, deux cas ont été recensés. Pour le premier, ce sont les éboueurs qui ont découvert le cadavre d'un nouveau-né, de sexe féminin, ensaché et jeté dans une poubelle. L'enquête pour identifier les auteurs de cet infanticide est en cours, mais elle risque fort peu d'aboutir au regard du mince nombre d'indices relevés. Concernant le second, moins tragique puisqu'il n'y a pas eu meurtre sur le nourrisson, lui aussi de sexe féminin, il est tout aussi poignant par ses tenants et aboutissants, renseignant exemplairement sur les mœurs sociales et les blocages qui ligotent la société. En effet, le nourrisson a été ramené au commissariat par deux jeunes hommes qui déclarèrent l'avoir découvert près de l'asile des personnes âgées au Haï Moulay Mustapha. Les enquêteurs emportèrent le bébé à la maternité pour qu'il y soit pris en charge, et demandèrent à savoir s'il n'était pas par hasard né à l'hôpital. A la façon dont son cordon ombilical avait été coupé et noué, les sages-femmes répondirent par l'affirmative à cette question. Munis de la liste des parents dont les foyers ont été, selon l'expression convenue, égayés par la venue au monde d'un nouveau-né, les policiers n'eurent pas de mal à découvrir les auteurs de l'abandon. Le père n'était autre que la personne qui s'était présentée au commissariat et qui avait prétendu avoir découvert le nourrisson abandonné. Son compagnon et complice n'était autre que son beau-frère. Le mot de la fin, c'est qu'il était officiellement marié avec la maman, mais leur mariage n'avait pas encore été célébré. Le mot de la fin-bis, les deux hommes sont en détention préventive et la maman est en citation directe. Enfin, en ter, le père et la mère, auraient pu, selon les policiers, abandonner légalement leur enfant à la maternité sans avoir à passer par un rocambolesque scénario. Mais étaient-ils assurés que soit préservé le secret sur leur abandon et sur leur légale mais tout aussi « illégitime » procréation ?