L'opérateur égyptien, Orascom Telecom Algérie (OTA) qui exploite la marque commerciale Djezzy, a enregistré une baisse de 8,5% de ses recettes en Algérie, annonce la maison mère Orascom Telecom Holding (OTH) dans un communiqué. L'entreprise affiche des recettes d'un peu moins de 1,87 milliard de dollars US en 2009 contre 2,040 milliards de dollars US en 2008. OTA a subi des pertes de change. En monnaie locale, les résultats financiers sont en légère hausse passant de 135 milliards de dinars à 135,6 milliards de dinars. Bien que le nombre de ses abonnés, qui a dépassé les 14,7 millions, ait augmenté de 3,6%, la part de marché d'OTA a reculé de 5,3%, s'établissant à 59,4% (contre 62,9% en 2008). Djezzy a perdu plus de 100 000 abonnés entre septembre et décembre 2009 après le début des hostilités entre l'Algérie et l'Egypte, suite à l'agression dont a fait l'objet le bus transportant l'équipe nationale de football au Caire. En sus des appels au boycott de Djezzy, considérée comme étant le symbole de la présence égyptienne en Algérie, certaines infrastructures de cette société, dont le siège social, ont été mises à sac. OTH souligne que sa filiale algérienne a connu des pertes estimées à 55 millions de dollars dues, entre autres, à l'arrêt de ses activités, aux dommages liés à ses stocks (cartes sim et cartes de recharge), auxquels s'ajoutent 41 millions de dollars au titre des dommages occasionnés à ses infrastructures. OTA fait également face à une concurrence très rude. Le communiqué précise, en outre, que le montant des investissements a atteint 261 millions de dollars en 2009, contre 167 millions de dollars en 2008, soit un bond de 56%. Commentant ces résultats financiers, Naguib Sawiris, président-directeur général d'OTH, a signalé que son groupe ne souhaite pas se retirer du marché algérien. « C'est l'un de nos principaux actifs et avant cet incident (redressement fiscal, ndlr), on était très heureux là-bas. Mais nous avons besoin de savoir si notre investissement est le bienvenu. Sinon, nous allons étudier d'autres options », a-t-il noté. L'administration fiscale a rejeté, récemment, le recours d'OTH relatif à la notification d'un redressement fiscal, qu'il avait reçue novembre 2009 de la Direction des grandes entreprises (DGI). OTH avait contesté cette notification, qui concerne les exercices 2005, 2006 et 2007, par le biais d'une « réclamation contentieuse » le 27 décembre dernier. Un autre recours relatif à l'exercice 2004 a, lui aussi, été rejeté. OTH envisage de soumettre une autre requête auprès de la commission centrale non sans avoir payé 20% du montant restant ainsi que des pénalités, tel que stipulé dans la réglementation algérienne. Il aura donc à verser 110 millions de dollars environ avant de faire appel du rejet dans le cadre d'un processus en trois paliers. La filiale algérienne d'OTH avait reçu une notification du département des grandes entreprises de la DGI pour un redressement fiscal d'un montant de 43,9 milliards de dinars, soit 596,6 millions de dollars. Le groupe égyptien a enregistré une perte nette de 46,4 millions de dollars durant le quatrième trimestre 2009, qu'il impute aux perturbations qu'ont connues ses activités en Algérie, après le match Algérie-Egypte le 14 novembre de la même année au Caire. Les beaux jours d'OTH qui se débat dans une situation financière délicate sont derrière elle, au point où son PDG et membre fondateur, Naguib Sawiris, avait annoncé dernièrement dans une déclaration au journal émirati, The National, que le groupe est à la recherche de partenaires auxquels il pourrait céder une partie du capital ou avec lesquels il pourrait envisager une fusion. Il avait toutefois signifié qu'il « ne voulait pas être un actionnaire insignifiant » même s'il accepte de partager le contrôle sur le groupe qu'il avait fondé en 1998. Selon The National, l'entreprise, qui occupe le huitième rang mondial en termes d'abonnés (120 millions) répartis dans dix pays, a perdu 60% de sa valeur en deux ans. L'homme d'affaires qui était la 60e fortune dans le monde, selon le prestigieux magazine Forbes, dégringole à la 250e position avec 10 milliards de dollars. Le ministère des Finances avait réagi aux déclarations de l'homme d'affaires égyptien en rappelant que « la législation en vigueur accorde le droit de préemption pour l'Etat algérien sur toutes les cessions de participation des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers ».