Aujourd'hui âgé d'une soixantaine d'années, Djoudi Djaadi n'a pas mis les pieds en Algérie depuis 1986. «Cela fait 34 ans que je n'ai pas vu ma mère, aujourd'hui âgée de 94 ans et très malade», indique-t-il, la voix toujours déterminée malgré le poids de la solitude. Il raconte, sans cesse, le mobile qui l'a conduit dans cette prison de Baltimore. La justice américaine l'a condamné, en 1986, à la prison à perpétuité pour «tentative d'homicide» sur la personne de son ex-femme. Cette dernière n'avait, pourtant, passé qu'une «seule nuit dans un hôpital». Lui, l'Algérien, risque de mourir derrière les barreaux. La raison de cette situation est pourtant des plus banales, selon lui. L'homme, alors jeune, a soupçonné son épouse d'adultère. Dans un moment de colère, il appuie sur la détente. La femme est blessée, mais elle est toujours vivante. Mais la justice américaine ne veut rien entendre. «Un Algérien qui tire sur une Américaine est forcément coupable», répète-t-il. Il croupit en prison sans aucun recours possible. Malgré la déprime, Djoudi Djaadi poursuit ses démarches pour tenter de sensibiliser les autorités consulaires algériennes afin d'intercéder auprès du gouverneur de Maryland, seul capable de revoir sa peine à la baisse. Mais «à chaque fois que j'appelle le consulat ou l'ambassade, on me répond avec du mépris. Je ne demande pourtant que la protection consulaire», se désole-t-il, l'air amer. Démuni, l'homme ne demande que l'assistance du consulat pour payer un avocat qui lui permettra de l'aider dans sa requête. Parce qu'il est convaincu qu'avec un bon avocat, il pourra s'en sortir.