Le Front de libération nationale (FLN) entamera demain les travaux de son 9e congrès à la coupole Mohamed Boudiaf, à Alger. Des travaux qui devront prendre fin, dimanche, avec l'élection du secrétaire général, des membres du conseil national et du comité central. Des milliers de congressistes prendront part à ces travaux qui se dérouleront sous haute surveillance pour éviter d'éventuels « intrus » susceptibles de gâcher la fête ! Depuis la fracture de 2004, qui s'est soldée par la réorganisation du 8e congrès dit rassembleur, le parti évolue en rangs dispersés. Les mécontents sont nombreux. Mais restent discrets pour éviter d'attirer les foudres des dirigeants qui n'hésiteraient pas un instant à sévir contre toute voix dissonante. Ces « déçus » ou « marginaux » de l'ex-parti unique préfèrent rester dans l'ombre. Ils sont essentiellement des militants qui ont soutenu l'ancien secrétaire général Ali Benflis, destitué en 2004. Basés principalement au centre du pays, ces contestataires restent sans voix. Leurs multiples dénonciations à travers des déclarations anonymes dans la presse nationale demeurent inaudibles. Ils dénoncent un « congrès sur mesure », « verrouillé et complètement éloigné des idéaux du FLN » dont les « principes novembristes ». Ils accusent la direction sortante, incarnée par le SG Abdelaziz Belkhadem, d'avoir semé la « fitna » au sein de la base en « chassant » les « anciens benflissistes ». Une direction qui, selon toujours ces contestataires, « pratique la politique de l'échec répété », refusant d'affronter les militants. Ils considèrent les congressistes « non représentatifs de la base » et qu'ils ont été désignés dans des « réunion clandestines » et non pas dans des assemblées générales ouvertes à tous les militants. Pour la direction, qui qualifie d'« agitateurs » les auteurs de ces dénonciations, il n'y a « ni crise » ni tension au sein du FLN. Le congrès ne représente pas de grands enjeux, puisqu'il se tient dans une période loin des échéances électorales. Les élections locales et législatives sont pour 2012 et la présidentielle pour 2014. La reconduction de Belkhadem au poste de secrétaire général semble déjà réglée. D'ailleurs, aucun concurrent n'est mis ces jours-ci sur orbite. Avec la bénédiction de Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem semble avoir réussi à écarter toute concurrence au sein de la formation. En dépit de leur déception, beaucoup de vieux caciques et des partisans de la réforme observent une position attentiste, guettant la meilleure occasion pour rebondir. Surtout qu'aujourd'hui, nombreux sont les cadres du parti qui jugent « très mitigé » le bilan de l'actuelle direction, qui a eu à gérer deux importantes échéances électorales sans succès. Le fameux rapport de la commission « message de Novembre », présidée par le cacique Abderrezak Bouhara, en est la preuve. Un rapport qui fait état de la situation critique du parti. Bien qu'en tête, le FLN a perdu sa majorité absolue de 2002 au sein de l'Assemblée populaire nationale. Il a également connu une régression dans les élections locales et de wilaya organisées en novembre 2007. Comme aussi il a été surclassé par son principal rival, le RND, lors des dernières sénatoriales de 2009. Aussi, la direction n'a pas totalement réussi le renouvellement des instances locales du parti. Des problèmes sont toujours posés au sein d'une dizaine de structures locales où l'entente entre militants devient presque impossible. Dans cette ambiance électrique, le FLN avance en titubant, cherchant de nouvelles ressources pour rebondir. Quelques propositions de remodelage vont être soumises à l'approbation du congrès. Il y a d'abord le renforcement des prérogatives du SG. Aussi, un consensus semble déjà dégagé pour revenir à l'ancienne organisation du parti, à savoir un conseil national et un comité central. Cette dernière instance, faut-il le souligner, a été supprimée lors du 8e congrès bis, remplacé par une simple instance exécutive composée de 120 membres.