Le Blogueur Merzoug Touati, 29ans, originaire de Sétif, «est en grève de la faim depuis 37 jours dans sa prison, à Bejaia, où il est détenu depuis janvier dernier», affirme son avocat, Salah Dabouz, joint par téléphone. Accusé d'«intelligence avec l'étranger», après la diffusion sur son blog (hogra.com) d'une interview qu'il a réalisée sur Skype avec une personne qui s'était présentée comme «un diplomate Israélien», au sujet de l'existence «jusqu'à l'an 2000 d'un bureau de liaison d'Israël à Alger», Merzoug a été directement placé sous mandat de dépôt et demeure sans jugement jusqu'à ce jour. «Sa vie est en danger à cause de sa grève de la faim. Son action est une protestation contre sa détention arbitraire et contre le refus de la justice de convoquer les témoins qu'il a demandés alors que les propos de l'un d'eux étaient pour beaucoup dans les accusations formulées contre lui», explique l'avocat. «Merzoug Touati confirme qu'il est victime d'un complot de certains éléments de la police et s'indigne contre le fait que la justice refuse encore d'enquêter sur ce sur cette affaire. De plus, il faut rappeler, qu'au dessus de tout cela, il est en détention provisoire en violation de l'article 123 du code de procédure pénale, qui stipule que l'accusé reste libre pendant la procédure d'instruction», signale Me Dabouz. Et d'ajouter : «en raison de sa grève de la faim, Merzoug Touati est, malheureusement, soumis aux pires des traitements dans la prison de Béjaia. Les gardiens le tiennent éveillé la nuit en le réveillant toutes les 10 minutes. Ils lui ont interdit, aussi, de sortir à la cour depuis plusieurs jours et de communiquer avec les autres prisonniers», s'indigne Me Dabouz.
L'autre cas évoqué par l'avocat est celui de Mohammed Baba Nadjar, originaire de Ghardaïa, détenu à l'âge de 22 ans depuis octobre 2005. Accusé du «meurtre», Mohammed Baba Nadjar a été «condamné à mort» en premier lieu puis à «perpétuité» en mai 2009. Son avocat affirme que lui aussi est en grève de la faim dans sa prison à Ain Al-Hagar dans la wilaya de Saida depuis 33 jours. «Mohammed Baba Nadjar, qui doit avoir 34 ans aujourd'hui, se sent lésé dans ses droits. Les fonctionnaires de la justice lui ont, pourtant, demandé de former un dossier d'amnistie personnelle, mais ils ne sont plus revenus vers lui. Mohammed Baba Nadjar ne cesse de clamer son innocence depuis 2005. Mais à qui le dire ? Il a été condamné sans preuves. De plus, il a découvert que le seul témoin à charge, dans son affaire, avait déjà donné un faux témoignage dans une autre affaire, ce qui l'a poussé à demander à être rejugé de nouveau», indique Me Dabouz.
L'avocat affirme qu'une demande sera transmise prochainement au ministre de la Justice, seul habilité à instruire le Procureur général de la Cour supérieur, d'organiser un nouveau procès pour Mohamed Baba Nadjar.