Le groupement des éclaireurs musulmans, né officiellement le 22 octobre 1940 après une déclaration à la sous-préfecture de Bougie (Béjaïa) du 23 septembre 1940, visait à «promouvoir le scoutisme, ses méthodes et ses principes». Son siège social se trouvait au 30, rue de Picardie (actuelle rue Larbi Ben Mhidi) à Djidjelli (Jijel). Dans un témoignage paru sur les colonnes de «Les Nouvelles de Jijel», l'ancien cadre scout Hocine Boumaza, indique que la création de cette section par des dirigeants de la JSD (Jeunesse sportive djidjellienne) «visait à contrer les scouts français» et de préciser que «le premier responsable de Nedjmou Es Sabah était Tayeb Chabouni dit Braham» que qualifiera le commandant Azzedine en parlant de l'ex-boy-scout Ferhat Khenifra, dit Boualem, de nationaliste de la première heure, «et son chef, l'ardent Brahim Chabouni, lui enseigna le «b a b a» du nationalisme». Le deuxième responsable à prendre en charge ce groupement des éclaireurs musulmans était Mustapha Sekfali, lequel cédera la place par la suite à Amar Bentebibel. Ce dernier aura le mérite d'organiser l'envoi de trois scouts de cette section (Messaoud Aliane, Ahcène Hadji et Mohamed Lamri dit Rachid) au premier jamborée national des scouts musulmans, qui s'est tenu du 24 au 31 juillet 1944 à Tlemcen, où sera chantée pour la première fois Min Djibalina, dont la musique reprend un passage de la marche militaire Sambre et Meuse composée en 1789 par Joseph Rausk. Deux grandes figures algériennes en l'occurrence Ferhat Abbes et cheikh Bachir Ibrahimi passeront par ce camp scout, qui sera, par ailleurs, visité par le commissaire à l'éducation nationale et à la jeunesse, René Capitant. Dans son histoire du théâtre amateur, Salah Bousseloua précise que ce chant a été appris par les Algériens enrôlés de force durant la 1ère guerre mondiale. M. Bousseloua ne manquera pas de préciser que les chants d'obédience nationaliste insérés dans les pièces théâtrales et intermèdes « avaient été ramenés du jamborée de Tlemcen ». Pour sa part l'ex-chef scout Abdenour Ayad écrira dans son essai historique sur le mouvement scout à Jijel que le groupement «va activer intensément et changer de nom suite aux directives de la fédération des scouts musulmans algériens» pour s'appeler désormais «El Aoula qui aura les couleurs de la JSD (vert et blanc)».