La direction générale de l'entreprise Alfaditex de R'mila (Béjaïa) minimise, dans un communiqué qui nous a été adressé, les dégâts occasionnés par l'incendie survenu le 16 mars dans l'un de ses ateliers, contredisant ainsi les informations communiquées par la Protection civile. La direction de l'entreprise considère que les informations « ont été présentées de manière à faire croire à l'opinion publique qu'il s'agissait d'un grave sinistre ayant touché l'ensemble du complexe ». On précise ainsi que le sinistre « a été vite maîtrisé par les moyens de lutte anti-incendie de l'entreprise », limitant les dégâts à « la dégradation de tabliers en PVC et de flexibles en caoutchouc sur la machine effilocheuse ainsi que des matières effilochées mouillées dont une grande partie est récupérable ». Soit un constat diamétralement opposé à celui fait par la direction de la Protection civile (DPC) qui a enregistré que deux chambres composant l'atelier atteint « sont ravagées par les flammes ». Plus que cela, le communiqué de la DPC a fait mention de la mobilisation d'une centaine de ses éléments dépêchés de pas moins de six unités d'intervention, dont celle distante de Seddouk, et le tout encadré par 10 officiers et sous-officiers. Un renfort qui a été sur les lieux au même moment que les gendarmes de Fenaïa pour les besoins de l'enquête. Mais pour l'entreprise, les pompiers n'ont été informés du sinistre que par « mesure de précaution » et « n'ont pas eu à intervenir sur le sinistre ». Cette présente mise au point de la direction d'Alfaditex vient aussi contredire ce que rapportent des sources internes de l'entreprise. Selon un employé de l'usine, qui nous informait que le feu est parti d'un court-circuit, les flammes ont touché également des machines et pour les travailleurs, il y a négligence et manque d'entretien de l'outil de travail qui ne serait pas renouvelé. « Les règles d'hygiène et de sécurité ne sont pas respectées », dénonçait, il y a une année, dans ces mêmes colonnes un salarié de l'usine. Dans ce climat de suspicion, il y a lieu de souligner une curieuse coïncidence. L'incendie de mardi dernier a eu lieu une année, jour pour jour, après celui survenu le 16 mars 2009 lorsqu'une chaudière, qui avait l'âge de l'entreprise, entrée en exploitation en 1982, a explosé faisant un blessé et des dégâts matériels.