L'incendie qui a ravagé l'unité de transformation de liège d'Aokas dans la journée de mardi a causé de gros dégâts matériels, selon le bilan communiqué par la Protection civile. Près de 250 tonnes de liège dans ses différentes gammes ont été dévorées par les flammes qui ont aussi détruit des installations de la meunerie, segment de l'usine qui a vu le départ de feu vers 14h30 avant-hier. En tout, une surface de 2487 m2 a été touchée par le sinistre. L'incendie, après avoir été maîtrisé une première fois en fin de journée, s'est finalement ravivé dans la soirée du côté des silos de stockage du liège en granulés pour enfin être définitivement éteint hier aux premières heures de la matinée, précise encore la Protection civile. On ignore pour l'heure l'origine de l'incendie, mais la thèse d'un court-circuit paraît la plus plausible, selon les avis recueillis sur place. Une chose est certaine, le feu est venu aggraver une situation déjà critique au niveau de l'usine. La filiale, qui fait partie du groupe Sodiaf (Société pour le développement, l'investissement et l'aménagement forestier), est à l'arrêt depuis deux mois, alors que la chaîne de production ne fonctionne plus depuis deux années. Pour le chef de la section syndicale de la filiale, M. Mouzaoui, « toutes les requêtes adressées à la tutelle sur la situation de l'entreprise sont restées sans suite ». Il ajoute : « Les travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires depuis 4 mois à cause de la dégradation de la situation financière de la filiale et d'un partenariat qui tarde à venir. » « Le chef du groupe Sodiaf, qui s'est présenté hier pour s'enquérir de la situation après l'incendie, est reparti sans dire un mot », a-t-il poursuivi. Un projet d'ouverture du capital de l'entreprise avait été lancé. Une société espagnole, Trifinos, qui allait participer à la relance de l'activité de la filiale, s'est ravisée et le projet est resté sans suite. Interrogé sur la situation que vit la filiale, M. Benmouhoub, directeur général par intérim — l'ex-directeur général étant affecté à Béjaïa —, déclare, quant à lui, que « cette situation est due essentiellement à la conjoncture économique difficile en général et au manque d'amélioration dans les techniques de production à cause de la vétusté des équipements de production ». Selon lui, « si, auparavant, les produits de la filiale avaient une place sur le marché, ce n'est plus le cas aujourd'hui avec l'arrivée de nouveaux produits plus modernisés ». « Tous les projets, de la privatisation à la dissolution, n'ont pas abouti », souligne-t-il. Sur ce qui est envisagé pour remédier à la situation, il poursuit : « Nous avons reçu une directive hier pour relancer l'appel d'offres pour l'ouverture du capital de la filiale. » A noter que la filiale, créée en 1980 et qui s'est spécialisée dans la production des agglomérés blancs, de joints industriels, de PVC pour sol, de colle industrielle et de revêtement de salle de sports, emploie actuellement 98 personnes.