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Le cinquième mandat, mirage ou réalité ?
Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2017

Le prochain Président ne peut sortir que du FLN.» Ces propos sont ceux du secrétaire général de l'ex-parti unique, Djamel Ould Abbès, qui dès sa désignation à la tête du parti en octobre 2016 n'a pas manqué de lancer l'idée d'un 5e mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika. Si le chef de l'Etat déciderait de se présenter, le FLN le soutiendra, disait-il, lors de sa première sortie médiatique. M. Ould Abbès mettra par la suite toute son énergie pour expliquer le cheminement, si elle viendrait à ce concrétiser, d'une candidature qui s'annonce peu ordinaire, voire inédite dans les annales politiques mondiales.
Est-elle alors possible ? Un 5e mandat est-il réaliste ? Est-il réalisable ? Beaucoup d'interrogations s'imposent dans un contexte national et international particulier. Si certains pensent que le défi pour ceux qui portent le projet de maintien de Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat, au-delà de 2019, en dépit de son état de santé et de la situation du pays, peut s'avérer aussi difficile que la prestesse avec laquelle a été faite l'annonce, moult observateurs de la scène politique considèrent par contre que tout peut arriver. En fait, tous ceux qui ont soutenu le président Bouteflika lors de ses précédents mandats sont prêts à lui renouveler le bail. Ils l'ont exprimé clairement ces dernières semaines.
Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, celui du Taj, Amar Ghoul, et tous les autres partis qui gravitent autour de ce qu'on appelle le cercle présidentiel ont fait savoir leur prédisposition à travailler en faveur d'un 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika en 2019. Mais aux côtés des soutiens inconditionnels au Président et au projet du 5e mandat, on note les positions mesurées d'un poids lourd de l'alliance présidentielle.
Que pense en fait le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, auquel on prête des ambitions présidentielles, de l'idée d'une cinquième candidature du chef de l'Etat en exercice à l'élection présidentielle de 2019 ? Le moins que l'on puisse dire est que le maître-mot chez M. Ouyahia est la prudence. Sa position est subtilement nuancée. En juillet dernier, dans une interview qu'il avait accordée à la chaîne de télévision El Bilad, le Premier ministre, à cette époque, qui n'était pas encore en poste, affirmait que «pour l'instant on lui souhaite la santé, plus de force, et qu'il aille de l'avant dans sa conduite du pays».
Mais à la question de savoir s'il allait soutenir le président Bouteflika dans le cas où il présenterait sa candidature en 2019, le secrétaire général du RND avait promptement répondu : «On est vraiment loin de l'échéance présidentielle», avant d'interroger à son tour l'intervieweur : «D'ici 2019, pouvez-vous me garantir que demain je serai encore là en vie ?» «Dhaman Rabi (Dieu est seul garant)», rétorque le journaliste d'El Bilad. Et Ahmed Ouyahia de répliquer : «Laissons alors certaines questions à Dieu notre Créateur.» Autrement dit, rien n'est aussi sûr que cette histoire de 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika.
L'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Abdelaziz Ziari, qui intervenait le 19 septembre dernier dans les colonnes de Tout sur l'Algérie, laissa lui aussi la question d'un 5e mandat à la Providence en soulignant que «seul Dieu sait s'il y aura ou pas un 5e mandat», même si «honnêtement il ne l'exclut pas». Pour Djamel Zenati, militant démocratique et analyste avisé de la scène politique algérienne, «ni le secrétaire général du FLN ni le Président dans son dernier message à l'occasion du 1er Novembre n'écartent un 5e mandat». Il y a même, dit-il, «une démarche consistant à acclimater le citoyen à cette idée».
Mais dans le fond, l'ancien militant du Mouvement berbère introduit d'importantes nuances. «Le régime se présente sous la forme d'un mélange d'éléments hétéroclites empruntés au makhzen marocain, l'ancien Etat policier tunisien et l'oligarchie russe. Cela explique, dit-il, la difficulté à rendre compte des rapports de forces au sein du sérail. Une telle configuration entoure la succession de mystère, de manœuvre, d'incertitude, etc. N'importe quoi peut en sortir», conclut Djamel Zenati (lire sa contribution).
La forte hypothèse d'une succession interne
Mokrane Aït Larbi, avocat et défenseur des droits de l'homme, ne croit pas, lui, à cette option. Dans une récente interview à El Watan, il s'interrogeait si «la classe politique et les médias sont condamnés à passer les 18 mois qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle à parler d'un éventuel 5e mandat pour Abdelaziz Bouteflika ou d'un éventuel premier mandat pour son frère». Selon lui, «ce discours, repris par calcul ou de bonne foi, risque de banaliser cette option et de laisser le peuple indifférent».
«Or, pense-t-il, le fait d'envisager un 5e mandat pour un Président qui a du mal à terminer le 4e est en soi une provocation et un mépris pour le peuple.» L'avocat rappelle en effet que «le peuple algérien, malgré les conditions de vie difficiles, n'est jamais descendu dans la rue pour défendre son pain. Cependant, il l'a fait dans des moments décisifs de son histoire pour défendre sa dignité, en mai 1945, décembre 1960, l'été 1962, avril 1980 et octobre 1988, pour ne citer que ces dates».
Ces quelques faits historiques, estime-t-il, «démontrent que toute tentative d'un 5e mandat ou de ‘‘tawrith'' poussera inévitablement le peuple à s'exprimer dans la rue». Il affirme en effet que «le but du débat sur l'éventualité d'un 5e mandat pour Abdelaziz Bouteflika est de détourner l'opinion publique et de faire oublier la crise multidimensionnelle à laquelle le pouvoir actuel est incapable de trouver des solutions».
Pas seulement, il considère qu' «au moment où l'opposition subit les dommages collatéraux des dernières élections législatives, les ‘‘faiseurs'' de présidents préparent un candidat de consensus des différents groupes d'intérêt. Et ce ‘‘consensus'' trouvera bien entendu un soutien inconditionnel de dizaines de partis politiques sans militants, de la direction de l'UGTA et autres ‘‘organisations de masse'', du FCE…»
Le sociologue Aissa Kadri, pour sa part, croit à l'hypothèse d'un 5e mandat, ou à une succession interne. Il affirme que «le contexte international après l'échec de ce qu'on a vite célébré comme le Printemps arabe favorise l'autoreproduction du régime et encourage même des successions dynastiques, faute d'alternatives crédibles». Selon lui, les alternatives sont en effet quasi inexistantes. Le mouvement social est fragmenté et les contestations réactives n'arrivent pas à faire coalescence pour des raisons historiques, sociologiques et politiques. C'est ce qui peut conduire à une succession interne. Une récente déclaration du secrétaire général du FLN, parlant du «droit de Saïd Bouteflika, le frère conseiller du Président, comme tout citoyen algérien, de se présenter à l'élection présidentielle de 2019», pourrait bien corroborer les hypothèses.
Au plan international, on retrouve les mêmes analyses et positions. Elles se résument presque toutes dans le contenu du rapport d'information fait au nom de la commission des affaires européennes du Sénat français, sur le volet méditerranéen de la politique de voisinage. Le document, daté de juillet 2017, mentionne clairement qu'«il n'existe pas de réelle pression populaire en faveur d'une évolution du régime, en dépit de l'impression de sclérose que peut dégager le pouvoir en place». «Abdelaziz Bouteflika, âgé de 80 ans, est-il souligné, dispose d'une réelle légitimité, acquise notamment à l'issue de la décennie noire.» L'hypothèse d'une candidature à un 5e mandat en 2019 n'apparaît d'ailleurs pas «exclue».
Cet attentisme relève, estime ledit rapport, «pour partie d'une certaine réserve à l'égard du Printemps arabe, dont le régime algérien n'a cessé de souligner les risques en rappelant le souvenir de la guerre civile qui a frappé le pays dans les années 1990». Au cours de la «décennie sanglante», 200 000 personnes ont été tuées et 20 000 ont disparu. C'est plus qu'une analyse que présente le Sénat français, mais c'est l'idée que se font toutes les chancelleries occidentales à Alger, pour lesquelles le maintien de la stabilité dans la région du Maghreb, particulièrement en Algérie, est une priorité.


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