Dans ce magma politique fait de rumeurs, d'interprétations et de lectures parfois contradictoires, il est encore difficile de fixer le scénario de la prochaine présidentielle. A 16 mois de sa tenue, l'élection présidentielle de 2019 est au cœur du débat politique national. La sortie médiatique, le lundi 18 décembre, du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, relance le jeu des pronostics sur ce scrutin qui interviendra dans une conjoncture politico-économique et même sécuritaire particulière. Les observateurs de la scène politique nationale, qui scrutent les moindres faits et gestes des principales figures du pouvoir, en font diverses interprétations. Ainsi, en excluant la candidature de Saïd Bouteflika pour succéder à son frère et en annonçant que le FLN désignera son candidat en mars 2017, Djamel Ould Abbès entretient le suspense sur les véritables intentions du président Bouteflika et rajoute de la confusion à un paysage politique manquant déjà terriblement de visibilité. La probabilité du 5e mandat reste forte, même si une telle option est, aux yeux de certains, fragilisée par l'incertitude qui règne sur l'état de santé du président Bouteflika. Bien que démentis, les propos de l'avocat Mustapha Farouk Ksentini, selon lesquels le président de la République lui aurait fait part de son intention de briguer un 5e mandat, sont pris au sérieux par une partie du personnel politique national. Partant du postulat selon lequel le chef de l'Etat ne céderait sa place à personne, il est donc difficile de penser, à l'heure actuelle, à un autre scénario que celui d'un 5e mandat. Mais, il y a aussi ceux qui ne croient pas à l'option d'un autre mandat pour Abdelaziz Bouteflika. Se basant sur les dangers qui guettent le pays et sur sa situation financière de plus en plus difficile, ils préfèrent avancer d'autres scénarios, allant de la possible candidature d'Ahmed Ouyahia jusqu'à celle de Chakib Khelil en passant par celles de Abdelmalek Sellal, Tayeb Belaïz ou encore de Tayeb Louh. Ces innombrables hypothèses ne sont que le reflet de la complexité d'un système politique de plus en plus opaque. A cela s'ajoute également le flou entretenu par les personnalités politiques du régime sur leurs réelles intentions. S'il est considéré comme présidentiable par plus d'un, Ahmed Ouyahia comprime son ambition pour éviter de se mettre à vue face à ses adversaires politiques. A chaque fois qu'il est interpellé sur la présidentielle, il rappelle qu'il y a un Président en exercice que son parti, le RND en l'occurrence, a toujours soutenu et qu'il continuera de soutenir s'il décide de briguer un nouveau mandat. S'il est clair qu'Ahmed Ouyahia ne sera jamais candidat face à Abdelaziz Bouteflika, le doute reste entier sur les intentions du chef de l'Etat. Dans ce magma politique fait de rumeurs, d'interprétations et de lectures parfois contradictoires, il est encore difficile de fixer le scénario de la prochaine présidentielle. Entre travail de coulisses, tractations partisanes et fameux équilibres nationaux, l'équation présidentielle reste à plusieurs inconnues, dans une conjoncture politique pleine d'incertitudes.