L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) mise sur une progression de la demande mondiale d'énergie à l'horizon 2040 estimant que malgré une progression constante des énergies renouvelables, le pétrole et le gaz devraient continuer à fournir plus de la moitié des besoins énergétiques mondiaux d'ici 2040. Les combustibles fossiles conserveront ainsi, selon le rapport annuel de l'OPEP «World Oil Outlook», un rôle prépondérant dans le mix énergétique, mais avec une part globale en baisse. En effet, la part des combustibles fossiles, qui s'élevait à 81% en 2015, devrait baisser à moins de 80% d'ici 2020, moins de 78% d'ici 2030 et 74% d'ici 2040. Au final, même si la part du pétrole diminuera à l'horizon 2040, il restera encore la première énergie dans le monde, souligne l'OPEP. L'Organisation estime que le pétrole et le gaz fourniront plus de la moitié des besoins énergétiques mondiaux au cours de la période de prévision, leur part combinée étant relativement stable, soit un taux de 52-53%. Selon l'OPEP, la demande mondiale devrait progresser pour atteindre 102,3 millions de barils (mbj) par jour en 2022, soit une hausse moyenne de presque 1,2 mbj par an. C'est plus que ce qu'envisageait l'Organisation dans son précédent rapport, la demande provenant des pays développés de l'OCDE ayant en particulier été révisée à la hausse. A plus long terme, les perspectives sont aussi un peu plus optimistes que dans le dernier rapport, avec une demande estimée à 111,1 mbj d'ici 2040. La croissance de la demande sera toutefois ralentie à l'approche de cette échéance en raison, notamment, de l'amélioration de l'efficacité énergétique et du développement de nouvelles technologies, comme les véhicules électriques. Malgré l'émergence de ces derniers et le déclin du diesel, les transports vont continuer à représenter le principal débouché du pétrole et connaître la plus forte croissance. Pour ce qui est de l'offre, l'OPEP souligne dans son rapport annuel que la production de pétrole aux Etats-Unis va fortement progresser ces prochaines années. Ainsi l'offre mondiale d'hydrocarbures liquides (pétrole, gaz naturel liquéfié…) devrait grimper de 96,5 millions de barils par jour cette année à 101,1 mbj en 2020, puis atteindre 111,3 mbj en 2040, prévoit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport prospectif annuel, publié hier. L'offre des pays n'appartenant pas à l'OPEP devrait croître de 57 mbj en 2016 à 62 mbj en 2022. Les trois quarts de cette augmentation proviennent des Etats-Unis seuls, où le secteur du pétrole de schiste continuera de croître après sa chute de 2016. Le Brésil et le Canada sont les autres pays qui devraient fortement contribuer à la progression de l'offre. La prévision à plus long terme n'a toutefois pas été significativement modifiée par rapport à celle de l'an dernier. L'offre totale des pays hors OPEP devrait en effet décliner sur la période 2020-2040, la production de pétroles non conventionnels aux Etats-Unis devant atteindre un pic dans la deuxième partie des années 2020. «La demande pour le brut en provenance de l'OPEP reste relativement stable, juste au-dessus de 33 mbj jusqu'à 2025, date à laquelle le pétrole de schiste américain devrait atteindre un pic», estime l'OPEP dans son rapport. L'offre de brut provenant de l'OPEP devrait ensuite progresser pour atteindre 41,4 mbj en 2040. La part de l'OPEP dans la production de liquides devrait ainsi, au final, augmenter de 40% en 2016 à 46% en 2040.